Puisque l'ensemble du secteur semble bien décidé à porter sur le devant de la scène commerciale des téléviseurs 3D dès 2010, il convient de fournir à l'industrie des contenus un équipement à même de produire des images adaptées. Un pari auquel s'est attelé Sony, qui présente à l'occasion du Ceatec une nouvelle caméra capable de tourner des images stéréoscopiques, en HD (1080p), et affichant une fréquence de rafraichissement de 240 Hz. L'arme ultime ?
Jusqu'ici, les caméras capables d'enregistrer deux images différentes d'une même séquence (une pour chaque oeil, la différence entre les deux permettant de créer l'illusion de relief qui fait qu'on parle de 3D) adoptaient le plus souvent deux objectifs. Sony prend le contrepied de cette tendance, avec un enregistreur monoculaire, au sein duquel la séparation entre les deux jeux d'images est opéré par le biais de miroirs.
Plutôt que de s'étendre sur les détails techniques, Sony préfère profiter du Ceatec pour démontrer les qualités de son nouvel outil. Dans une salle obscure, le fabricant a installé un exemplaire de cette caméra, face à une « nature morte » qui servira à des fins de démonstration. A droite, un écran de belle taille, stéréoscopique, diffuse en direct les deux flux vidéo capturés par l'objectif.
Armés d'une paire de lunettes, les visiteurs du salon sont invités à faire face à cet écran, pendant qu'une opératrice fait varier manuellement la mise au point de la caméra, de façon à ce que l'on sente bien les variations du relief artificiellement créé à l'écran. Elle enchaine avec la diffusion d'images capturées lors d'une rencontre de football impliquant l'équipe de Manchester.
L'idée, bien sûr, est de montrer que le dispositif est viable, et qu'il confère un véritable plus à la retransmission sportive. Si l'effet de relief est parfois trop marqué, comme lorsqu'un poteau de corner est seul à se démarquer d'un fond qui parait plutôt plat, force est de constater que l'image profite d'une intensité bien supérieure à celle d'un simple flux HD.
Difficile d'exprimer un avis bien tranché, dans la mesure où les fabricants prennent soin de présenter leurs technologies sous le jour le plus favorable, mais Sony semble en mesure d'apporter un début de réponse à la question de la « 3D » à la télévision. Reste à voir quel accueil lui réserveront les diffuseurs, chaines de télévision et réseaux, qui en France n'ont pour l'instant qu'à peine entamé la transition vers la haute définition...