Le 22 octobre, en France, les consommateurs devraient pouvoir acquérir une licence de Windows 7 en édition Familiale Premium pour un peu moins de 200 euros et plus de 300 euros pour la version Integral. A l'autre bout du monde, en Chine, Windows 7 Integral est déjà disponible pour...2 euros. Plus précisément les versions piratées du prochain système d'exploitation de Microsoft seraient déjà en libre circulation au milieu des faux iPhone et répliques de sac à mains de luxe.
Matthew Cheung, analyste au cabinet Gartner, explique en effet que le facteur déterminant poussant les gens à acquérir de fausses licences de logiciels reste bel et bien le prix de vente pratiqué par l'éditeur. « Si vous tentez de vendre un logiciel à 2000 yuans à un étudiant qui ne gagne de 400 yuan par mois, cela ne fonctionnera pas pour la plupart des consommateurs », affirme-t-il. Certes la firme de Redmond multiplie les initiatives à destination des étudiants et devrait commercialiser l'édition Familiale Premium de Windows 7 pour 399 yuans (39 euros)... cela reste tout de même 15 fois plus cher qu'une copie piratée.
En juillet 2007, différentes arrestations en Chine ont permis le démantèlement d'un réseau accusé d'avoir émis pour plus de deux milliards de dollars de logiciels contrefaits, distribués par la suite dans plus de 27 pays différents. Bon nombre de ses logiciels étaient des produits Microsoft, de Windows Vista à Office 2007 en passant par Office 2003 ou Windows Server. Déclinés dans plus de 13 langues, les logiciels étaient commercialisés auprès d'entreprises et de particuliers. David Finn, avocat conseil spécialisé dans les affaires de piratage chez Microsoft avait alors déclaré : « Il s'agit du plus important réseau de piratage que nous ayons jamais vu, et nous pourchassons les contrefacteurs de logiciels dans le monde entier depuis 15 ans ».
Sur la question de l'ampleur du piratage en Chine les experts restent divisés. Pour Gartner, d'ici 2012, ces activités illégales seront réduites de moitié. Edward Yu, directeur de la firme Analysys International, estime pour sa part qu'« il s'agit d'un problème à long terme, 10 ou 20 ans ».