Un médecin urgentiste a ainsi fait savoir qu'il avait reçu une facture de plus de 159 000 euros pour avoir dépassé son forfait « illimité ». Jean Spadaro souscrit en novembre 2008 à l'offre Orange Internet Everywhere de base, qui lui permet de connecter son ordinateur à internet en déplacement avec une clé 3G, pour 30 euros par mois. Mais sa facture atteint jusqu'à 860 euros au mois d'avril et sur les conseils du service clientèle, il passe sur l'offre illimitée Orange Business Everywhere à 62 euros par mois.
Au mois de mai 2009, le médecin croit à une blague en recevant une facture de 159 212 euros. M. Spadaro affirme ne pas avoir été informé que son forfait « illimité » l'était dans le temps mais pas en volume, facturé hors forfait au-delà d'un quota de 1 Go. Ses deux fils et lui ont donc navigué sur internet « comme à la maison », comme ils le feraient tout naturellement avec un forfait illimité à l'ADSL. À 13 euros hors taxe le mégaoctet supplémentaire, la moindre vidéo YouTube ou photo en pièce-jointe coûte une petite fortune.
M. Spadaro entame alors une procédure de réclamation. Il a pour toute réponse des « mises en demeure avec menace de saisie », puis on lui assure au fil des mois que « son cas est étudié, que son dossier est en cours de traitement, que la personne concernée sera avisée ». Il débloque la situation en menaçant de médiatiser l'affaire, obtenant deux avoirs venant en déduction de la facture. Le médecin a finalement mis ses menaces à exécution pour être enfin dédommagé des frais de rejet du prélèvement automatique.
Il succède à un deuxième cas médiatisé, en comparaison presque anecdotique, d'un responsable d'une société de courtage d'assurance qui doit 39 500 euros pour avoir lui aussi dépassé son forfait illimité Orange.
Ces trois affaires ont toute un point commun : le manque de clarté de ces offres dites « illimitées » est à chaque fois en cause. En outre, le système d'alerte de dépassement ou de connexion depuis l'étranger n'aurait pas fonctionné. Pour l'heure, aucun des trois abonnés n'a cru bon de saisir la justice pour publicité mensongère.