MyTF1, le guichet unique
Sur une télévision, pilotée sans clavier, la simplicité doit être le maitre mot, affirme Jean-François Mulliez, directeur délégué nouveaux médias chez TF1. Pour accéder à MyTF1, il suffit donc d'appuyer sur le bouton OK de sa télécommande lorsqu'on est sur le canal 1. On arrive alors sur une interface aux formes de portail Web, qui présente une sélection de contenus opérée par les équipes d'e-TF1. La page se compose de blocs, aisément identifiables, surmontés par un menu de navigation qu'on parcourt à la souris.
Le principal item, c'est « revoir », celui qui signe l'entrée de TF1 dans l'univers de la télévision de rattrapage directement sur le téléviseur. Comme sur le Web, on y retrouve les séries, les reportages, certaines productions maison, et les émissions de flux. En parallèle, le « vidéoclub » offre un accès au catalogue de contenus premium proposés à la location par TF1 : les quelque 3000 films de l'offre TF1 Vision, mais aussi les séries américaines, qui disposent d'un onglet dédié.
Aux côtés des contenus vidéo, on trouve une page « Info », ainsi qu'une page « Sport », qui là encore proposent de revenir sur des contenus diffusés à l'antenne, mais prodiguent également des flux de dépêches issus du site du groupe. En parallèle, les pages sont émaillées de vidéos réservées au Web et à l'IPTV : coulisses d'émissions, interviews de présentateurs, etc. Dans un second temps, TF1 inaugurera un dernier volet de son « univers », le Jeu, avec de petites applications payantes qui permettront par exemple de s'exercer à Qui veut gagner des millions.
Un modèle économique hybride
Reste à monétiser rapidement et efficacement ce nouveau service. Les revenus se feront à trois niveaux. Le premier, c'est sans surprise celui de la publicité : d'un côté, des bannières telles qu'on en trouve sur le Web (le display) et de l'autre, des publicités intégrées avant, ou pendant, les contenus vidéo. Second niveau : les contenus premium, vidéo à la demande et jeux, pour lesquels les paiement s'effectueront par l'intermédiaire de la facture de l'opérateur.
C'est au niveau de ce dernier que se situera le troisième étage du modèle économique de MyTF1. La chaine compte en effet facturer aux opérateurs le fait d'intégrer son bouquet de contenus à leurs offres de TV sur IP. « La catch-up d'une grille qui vaut 980 millions d'euros n'est ni à donner, ni à brader », résume Jean-François Mulliez, selon qui MyTF1 devrait constituer un excellent produit de différenciation pour les premiers FAI qui signeront avec la chaine. La proposition de valeur pourrait être moins évidente pour des opérateurs qui refusent de se voir réduits au rang de simple tuyau et font face aux frais que génère l'explosion de la demande en bande passante.
Alors que M6 Replay (édité par M6 Web, comme |clubic|Clubic|fin||neteco|NetEco|fin|), s'est frayé un chemin sur la Neufbox de SFR depuis le mois d'août, TF1 comble donc son retard, et se permet même de prendre une longueur d'avance en proposant une offre plus riche. Reste à voir quand cette dernière s'étendra au delà du parc somme toute limitée des abonnés Bbox (173.000 à fin setptembre), dont 70% environ sont éligibles à la télévision sur IP.