Un serveur DNS, qu'est-ce que c'est ? Sur Internet, toute machine connectée est identifiée à l'aide de son adresse IP, un identifiant composé d'une série de quatre nombres compris entre 0 et 255. Lorsque vous cherchez à surfer sur |clubic|Clubic.com|fin||neteco|Neteco.com|fin|, votre navigateur appelle en réalité l'adresse IP du serveur sur lequel est hébergé la page d'accueil du site. Pour que vous n'ayez pas à retenir une série de chiffres peu digeste, le logiciel commencera par interroger un serveur DNS, qui assurera la « résolution » entre le nom, |clubic|Clubic.com|fin||neteco|Neteco.com|fin|, et l'adresse physique de la machine sur le réseau.
En règle générale, le service est assuré par votre fournisseur d'accès à Internet, mais il est également possible de passer par des prestataires tiers : OpenDNS par exemple. Désormais, on pourra également faire appel à Google. Pour utiliser Google Public DNS, il suffira de se rendre dans les paramètres Réseau de son système d'exploitation, et de sélectionner les propriétés TCP/IP de la connexion active. Plutôt que de laisser le système choisir automatiquement les DNS à exploiter, on entrera l'adresse du service de Google : « 8.8.8.8 » et « 8.8.4.4 ».
« Nous pensons qu'une infrastructure DNS plus rapide pourrait significativement améliorer l'expérience de navigation pour tous les internautes », affirme Google, qui explique utiliser sur ses serveurs un système de cache optimisé améliorant nettement les performances. Le moteur promet par ailleurs une meilleure protection contre les attaques de type spoofing (usurpation d'adresse IP). Enfin, il garantit que son service « donne à l'utilisateur la réponse exacte à la requête formulée par son ordinateur sans que soit pratiqué le moindre blocage, filtrage ou redirection qui pourrait compromettre son expérience de navigation ». Un engagement bienvenu lorsqu'on sait que certains fournisseurs d'accès ou prestataires de service profitent parfois des erreurs commises par l'internaute pour le rediriger vers leurs propres pages, ornées de publicités.
La promesse semble donc bien réelle. Et pourtant, on ne peut s'empêcher de se demander quels intérêts motivent le lancement de ce service ? A partir du moment où j'utilise Google Public DNS, le moteur de recherche est en mesure de savoir avec précision quels sont les sites que je fréquente et ces données pourraient sans doute compléter celles qu'il recueille déjà lorsque j'utilise ses services ou quand je visite des pages où sont affichées ses publicités.
Un point que ne manque pas de souligner David Ulevitch, fondateur d'OpenDNS. « Google affirme que son service est meilleur parce qu'il n'affiche pas de publicité et ne met pas en place de redirection. Mais vous devez vous rappeler qu'ils sont aussi la première société en publicité et en redirections sur Internet », commente-t-il, avant d'ajouter qu'il préfère un Web ou les missions stratégiques sont réparties entre plusieurs acteurs d'importance diverse plutôt que concentrées entre les mains d'un unique géant.
De son côté, Google indique que les données de navigation ne seront conservées que de 24 à 48 heures, pour des raisons de sécurité essentiellement, et ne seront jamais recoupées avec les autres informations recueillies par son moteur ou sa régie publicitaire. « Nous prévoyons de partager ce que nous aurons appris grâce à la mise en place du service expérimental Gooogle Public DNS avec la communauté Web et les autres fournisseurs de DNS, pour améliorer de façon globale l'expérience de navigation des internautes », ajoute encore le moteur. Dans ce cas, pourquoi avoir opté pour un système propriétaire ?