Entretien avec Jay Sullivan de Mozilla Mobile

Alexandre Habian
Publié le 18 janvier 2010 à 10h16
Jay Sullivan est le vice-président de la division mobile de Mozilla. A l'occasion de la sortie imminente de la première version stable du navigateur web mobile de la marque, baptisé « Firefox Mobile » (nom de code Fennec), ce dernier revient sur ses principales nouveautés et sur son développement sur de nouvelles plateformes mobiles.

Alexandre Habian : Jay Sullivan bonjour, pourquoi Mozilla a pris la décision de développer son propre navigateur web mobile ? Ceux déjà présents sur le marché n'étaient-ils pas suffisamment performants ?
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Oui effectivement. Et il y a plusieurs raisons à cela. Tout d'abord, Mozilla veut aider les internautes sur le long terme, d'autant plus qu'ils sont de plus en plus nombreux à accéder à Internet depuis leur mobile. Nous voulions améliorer ensuite cette expérience de navigation avec différents outils développés à cette occasion : la « awesome bar », la synchronisation des favoris, le remplissage automatique des formulaires, la prise en compte des extensions ou une gestion avancée des onglets. Nous voulions retrouver la même expérience de surf sur internet que l'on soit sur un ordinateur ou sur un mobile. Enfin, pour les développeurs, nous avons ajouté une gestion des dernières technologies du marché dont HTML 5.

Quelles sont les grandes différences entre Firefox pour PC/Mac et Firefox pour mobiles ?
Il y a beaucoup de similarités entre les logiciels mais aussi quelques différences. On utilise le même moteur de navigation que celui de Firefox avec une prise en compte de toutes les technologies web comme SVG, Canvas ou WebGL. On a intégré également le même moteur Javascript. Au niveau des différences, nous avons gardé les mêmes idées entre Firefox pour PC et pour mobiles mais nous les avons implémentées différemment. L'espace réservé pour saisir une adresse web est optimisé pour les mobiles, de même que la manière d'afficher les miniatures de sites web dans ses favoris. Dans le même ordre d'idée, nous avons ajouté une meilleure gestion du tactile et de l'espace réservé à la navigation web.

Quel est le modèle économique de Firefox mobile ?
Notre source de revenus principale est liée à la recherche sur Internet. Et à ses publicités associées. Mais pour le moment, nous voulons juste créer un bon produit et agréger le plus d'utilisateurs possibles. Nous réfléchissons également à une possibilité de monétiser les extensions que nous proposons en téléchargement. Nous en avons pour l'heure une quarantaine. Elles sont toutes gratuites mais on a testé récemment un système de dons pour permettre à leurs développeurs d'être rémunérés. Cela reste en revanche un sujet très sensible. Nous n'allons pas pousser la monétisation dans cette direction. Nous essayons avant tout d'aider les développeurs.

Quelles sont les plateformes qui permettront à terme d'utiliser Firefox mobile ?
Nous allons tout d'abord proposer Firefox mobile en version finale sur le N900 de Nokia. Nous choisissons des plateformes que nous considérons comme importantes. Maemo a un brillant avenir et nous comptons investir pour développer le logiciel sur cette plateforme. Au premier trimestre 2010, nous allons proposer une première version bêta du logiciel compatible avec Windows Mobile. Ensuite, nous allons nous attaquer à Android que je trouve également très intéressant. Au sujet des autres plateformes, cela est plus difficile : via les conditions générales d'utilisation de son kiosque, Apple nous empêche de publier notre navigateur sur l'App Store. Sur Blackberry OS, c'est essentiellement une question de technologie. Nous n'avons accès qu'à une couche Java alors que nous avons conçu un navigateur en C++. Nous devons travailler avec RIM sur ce point. Sur Symbian S60, c'est juste un problème de ressources.

Comment comptez-vous distribuer Firefox mobile ?
Nous permettons à nos utilisateurs de télécharger des applications via nos serveurs. On peut aller sur mozilla.org, mais on pourra aussi aller sur l'Ovi store ou tous les kiosques officiels permettant d'y accéder. Le web est bon mécanisme de distribution de logiciels mobiles. Personne ne doit les approuver ou les tester avant publication. C'est un format beaucoup plus ouvert que les actuels kiosques logiciels du marché. De plus, avec le HTML et le Javascript, de plus en plus d'applications vont être écrites pour le web. On aura alors 2 modèles qui vont continuer de co-exister. Nous allons d'ailleurs proposer aux développeurs web d'ajouter des extensions pour Firefox mobile qui pourront être codées directement en Javascript ou en XUL. Nous travaillons également sur Jetpack en version mobile.

Jay Sullivan, je vous remercie.
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