Mi-janvier, via son blog officiel, Google a fait savoir au monde entier qu'il avait été victime de cyber-attaques en provenance de Chine. « Nous avons détecté une attaque très sophistiquée et très ciblée contre notre infrastructure d'entreprise venant de Chine », déclarait ainsi David Drummond, vice-président du département légal de la société californienne. Il ajoutait que ces intrusions ont résulté en « un vol de propriété intellectuelle ». Dans la mesure où plusieurs comptes Gmail de dissidents locaux et défenseurs des droits de l'homme ont été piratés, Google annonçait vouloir jeter l'éponge avec les procédures de filtrage sur Google.cn.
Jusqu'à présent, beaucoup considèrent ces menaces comme un coup de bluff visant à faire pression sur le gouvernement afin qu'il assouplisse son contrôle du Réseau. Pourtant, hier la firme de Mountain View a confirmé son intention de quitter le pays si elle devait continuer à brider son moteur. L'AFP rapporte les propos formulés par Nicole Wong, vice-président de Google, auprès du Ministère des affaires étrangères des Etats-Unis : « Google reste très ferme dans sa décision de stopper la censure sur les résultats retournés par le moteur de recherche ». Et d'ajouter : « Si l'option est de mettre fin aux activités de notre .cn en quittant le pays alors nous sommes prêts à faire ça ».
De son côté Microsoft n'entend pas suivre le mouvement. Le PDG Steve Ballmer avait ainsi déclaré que l'équipe de Bing se plierait aux volontés du gouvernement local. Dans un entretien recueilli par le magazine économique Forbes il déclarait ainsi : « si le gouvernement chinois nous donne des marches à suivre légales, nous ôterons des informations de notre moteur de recherche Bing ». Pour M.Wong, ces propos vont à l'encontre de la position de la firme de Redmond au sein du groupe Global Network Initiative luttant justement contre la censure du web.
De son côté, Eric Schmidt, PDG de Google, a déclaré être en pleine négociations avec le gouvernement chinois en ajoutant que « quelque chose devrait bientôt se passer ».