François Loos, ministre délégué à l'Industrie, vient de lancer une consultation publique sur le très haut débit. Celle-ci devrait déboucher sur un plan d'action en faveur du déploiement d'infrastructures de télécommunications à très haut débit, qui s'appuieront sur la fibre optique. En guise de préparation à cette consultation publique, le ministère de l'Industrie a confié au cabinet d'études Idate l'étude d'un plan préparatoire de couverture. Il ressort de cette dernière qu'un investissement de 10 milliards d'euros serait nécessaire pour envisager de couvrir 40 % de la population citadine en très haut débit, et que 30 milliards d'euros supplémentaires seraient requis pour couvrir les 60 % restants des zones urbaines.
L'Idate recommande que ces investissements soient répartis entre les différents opérateurs et que le secteur du très haut débit fasse l'objet d'une régulation spécifique, dont on imagine que les commandes pourraient être confiées à l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes). Sur ce colossal investissement, le « génie civil » représenterait de 65 à 70 % des coûts. Selon l'Idate, la bonne santé du marché de l'Internet à haut débit français pourrait « servir de tremplin à l'émergence d'un marché du très haut débit ».
Du côté de l'internaute, l'arrivée du très haut débit est pour l'Idate un phénomène inévitable, la demande en bande passante allant croissant. Le développement de récents services tels que la TV haute définition, la visiophonie ou la vidéo à la demande rend cette tendance inéluctable, sans parler de la multiplication des connexions au sein d'un même foyer. Bien que l'Idate estime que la France n'est pas en retard sur le plan du déploiement du haut débit, certains pensent que l'arrivée rapide d'un réseau à très haut débit servirait les intérêts économiques du pays et expliquent que si le mouvement est inéluctable, mieux vaut se mettre au travail rapidement.
De façon localisée, plusieurs initiatives œuvrent déjà dans le sens du très haut débit en France. Récemment, le Conseil général des Hauts-de-Seine a adopté le principe d'une délégation de service public destinée à doter le département d'une couverture en fibre optique pour un Internet à très haut débit. Dans le sud-ouest de la France, la ville de Pau est déjà partiellement équipée d'un réseau très haut débit (initiative Pau Brodband Country) et un projet similaire est en œuvre pour le triangle Toulouse-Albi-Castres. Signalons également qu'à Paris, certains opérateurs proposent déjà le raccordement des foyers (Fiber to the Home - FTTH) ou des immeubles (Fiber to the Building) en fibre optique (voir par exemple à ce sujet la brève : La fibre optique 100Mb/s fait ses débuts à Paris).
Ceux que ces problématiques intéressent retrouveront sur cette page l'étude de l'Idate et le questionnaire de la consultation publique, ainsi que la liste des organismes représentés dans le comité de pilotage.