Google : la fraude au clic en question au tribunal

Alex
Par Alex
Publié le 24 juillet 2006 à 16h39
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Régulièrement pointé du doigt par les analystes spécialistes du Web, le phénomène dit de la « fraude au clic » a récemment conduit Google, numéro un mondial des moteurs de recherche, devant un tribunal de l'Arkansas. Suite à une action collective (class action) déposée à son encontre, Google doit démontrer à la Cour qu'il prend bien toutes les mesures nécessaires à la lutte contre la fraude au clic. Le moteur a proposé aux annonceurs qui l'attaquent un dédommagement collectif de 90 millions de dollars. Aujourd'hui, il a reçu le soutien inattendu d'un rapport indépendant, dans lequel on peut lire que Google prend des mesures « raisonnables » pour tenter d'éradiquer la fraude au clic.

Google vient d'annoncer une croissance presque insolente de ses revenus et de ses bénéfices, dans un contexte où les autres sociétés de l'Internet peinent à maintenir les taux de croissance nécessaires à la mise en confiance des investisseurs (voir Google : bénéfice en hausse de 110 %). Des quelque 2,46 milliards de dollars de chiffre d'affaires annoncés, la quasi totalité provient de la publicité en ligne et du système AdWords. Régulièrement stigmatisé par certains annonceurs, le modèle du lien sponsorisé pourrait toutefois finir par être remis en question...

Motif ? La fraude au clic, qui consiste à enregistrer artificiellement un nombre de clics sur un lien donné dans le but de faire perdre de l'argent à l'annonceur qui le détient, quand ce n'est pas pour gonfler artificiellement la valeur d'un mot clé donné (rappelons que les emplacements publicitaires correspondant à un mot ou une expression donnée sont attribués en fonction du résultat d'une vente aux enchères). Certains vont jusqu'à affirmer que jusqu'à 30% des clics enregistrés sur les liens sponsorisés pourraient être de nature frauduleuse. Google et !, principaux intéressés, refusent d'accorder une telle importance au phénomène, estimant ce chiffre exagéré. Un certain nombre d'annonceurs, s'estimant lésés par les dérives permises par le système Adwords, ont décidé de se réunir pour attaquer Google et obtenir réparation.

Afin d'écarter le problème, Google a demandé au juge en charge de l'affaire la permission de proposer un règlement à l'amiable portant sur un montant de 90 millions de dollars. Notamment grâce à un rapport indépendant, attestant des efforts entrepris par le moteur pour juguler le phénomène, le juge a donné son accord. Toutefois, 30% de ces 90 millions de dollars seraient destinés aux différents avocats et les plaignants ne recevraient pas de l'argent, mais des crédits à utiliser sur le service publicitaire de Google. Les annonceurs devraient donc refuser l'arrangement proposé par Google et demander une réparation indexée sur le préjudice financier qu'ils ont subi. Pour Google, qui a enregistré plus de 16 milliards de dollars de recettes publicitaires ces cinq dernières années, l'enjeu est d'importance. En cas de lourde sanction, le moteur serait contraint de mettre en place des protections draconiennes contre la fraude, ce qui risque de se révéler techniquement difficile, ou de revoir complètement le fonctionnement de son programme Adwords.
Alex
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