L'état de Californie a fait voter la semaine dernière une loi qui obligera les fabricants de périphériques réseau à avertir les consommateurs du risque qu'ils courent à laisser leur réseau sans fil domestique WiFi sans protection. Les députés californiens s'inquiètent en effet du trop grand nombre de réseaux sans fil ouverts au tout venant et souhaitent qu'une campagne de sensibilisation soit menée.
Les réseaux WiFi ouverts, dont l'accès n'est pas protégé par un mot de passe (WEP ou WPA) sont légion dans les grandes villes, ce qui n'est pas pour déplaire à certains internautes itinérants qui trouvent ainsi simplement des points d'accès à Internet. Aux Etats-Unis, cette technique est baptisée « piggybacking ». Bien souvent, le particulier qui ouvre sa connexion ne risque pas grand chose, l'intrus de passage ne souhaitant guère que se connecter au Web ou récupérer ses mails. Il arrive toutefois que les intentions du « piggybacker » soient moins louables et, dans ce cas, une connexion à Internet ouverte lui confère l'anonymat dont il a besoin pour perpétrer ses actes criminels, sans parler de l'accès aux données de son hôte.
« La question est : peut-on légiférer au sujet de l'idiotie humaine ? », vitupère Paul Debeasi, analyste spécialisé dans les questions relatives aux réseaux sans fil au sein du Burton Group. « C'est comme si nous avertissions le buveur de café que sa boissson est chaude ! », ajoute un autre analyste, cité par Reuters. En attendant qu'une loi soit consacrée aux vendeurs de café, l'état de Californie souhaite tout de même imposer aux fabricants de Routeurs l'apposition d'un macaron d'avertissement sur leurs produits. Il pourrait également les contraindre à activer par défaut les protections de type WEP ou WPA, l'objectif étant que les néophytes ne s'exposent pas à leur insu. Passée le 31 août dernier, cette loi doit encore être signée par le gouverneur de Californie, l'ineffable Arnold Schwarzenegger.