Le modèle du « gratuit, financé par la publicité » s'appliquera-t-il avec succès au domaine de la musique en ligne ? A l'inverse de plateformes comme l'iTunes Music Store, qui propose l'achat de morceaux à l'unité, ou Napster qui commercialise des abonnements, SpiralFrog mise en effet sur le tout gratuit. Concrètement, les utilisateurs du service pourront librement accéder aux morceaux de leur choix mais devront, pour chaque téléchargement, accepter de visionner 90 secondes de publicités.
Les fichiers obtenus pourront être lus depuis l'ordinateur qui a servi au téléchargement ou depuis un baladeur certifié PlaysForSure. SpiralFrog adoptera en effet le format Windows Media et les protections contre la copie qui lui sont associées. L'utilisateur devra donc, comme sur un service de type abonnement locatif, se connecter régulièrement au site pour renouveler et valider la licence de ses morceaux. Il est probable qu'il soit nécessaire, afin de renouveler son inscription gratuite, de visionner une nouvelle série de publicités à cet instant. Corollaire du recours au format Windows Media : les possesseurs d'iPod ne pourront profiter des fichiers téléchargés sur SpiralFrog.
« C'est un concept très intéressant qui mêle la publicité et le téléchargement de musique et d'autres services pour conquérir à nouveau les consommateurs détournée par la piraterie sur Internet », déclare Roger Faxon, co-directeur général d'EMI. L'arrivée d'EMI permet donc à SpiralFrog d'ajouter un certain nombre d'artistes renommés à son catalogue, des noms comme Nelly Furtado, Jay Z ou Kanye West qui devraient être particulièrement bien accueillis par la tranche des 15 - 34 ans, définie comme la cible prioritaire du service.
Le marché de la musique en ligne est décidemment en pleine ébullition. En attendant l'arrivée de SpiralFrog ou celle du baladeur Zune de Microsoft, les annonces se multiplient. Le chantre du réseau social MySpace a par exemple annoncé, en fin de semaine dernière, l'ouverture d'un service de téléchargement payant qui commercialisera les oeuvres de quelque trois millions d'artistes indépendants.