L'intelligence artificielle est au cœur des blindés français. Le Commandement du combat futur (CCF) en dit plus sur les capacités précises du viseur qui transformera les chars Leclerc en sentinelles autonomes capables de détecter les menaces en temps réel.

Le char Leclerc XLR accueillera un viseur qui, aidé de l'IA, proposera quatre fonctionnalités avancées. © Armées françaises
Le char Leclerc XLR accueillera un viseur qui, aidé de l'IA, proposera quatre fonctionnalités avancées. © Armées françaises

Notre récent article sur la modernisation des chars Leclerc annonçait l'arrivée de l'intelligence artificielle dans ces mastodontes d'acier. Le Commandement du combat futur (CCF) a précisé cette semaine l'apport de l'IA pour l'appareil, et les contours de son futur viseur. Comme l'indique le CCF, « l'intégration de l'IA procurera de meilleures performances d'observation et de détection à l'équipage du char Leclerc. » De quoi propulser le blindé trentenaire au rang des systèmes d'armes les plus sophistiqués au monde, avec un calendrier désormais bien établi.

Le char Leclerc, référence mondiale blindée depuis 1993, se modernise

Entré en service en 1993, « le char Leclerc demeure une référence internationale en termes de char d'assaut », rappelle le Commandement du combat du futur. Cette réputation n'est pas usurpée, mais face aux menaces modernes, une update s'imposait. Le programme XLR répond justement à cette nécessité, en dotant ces blindés des équipements nécessaires au combat collaboratif de SCORPION, notamment avec la radio CONTACT, pour partager les informations tactiques en temps réel.

La Direction générale de l'armement (DGA) a, elle, fixé des objectifs ambitieux et précis pour le XLR. L'idée est d'« aligner au standard XLR 160 chars en 2030, et 200 chars en 2035. » Dès la fin de cette année, un premier GTIA (groupement tactique interarmes) devra avoir été équipé de 51 chars Leclerc XLR. » Un déploiement rapide pour ce programme très important aux yeux du ministère des Armées, surtout dans le contexte géopolitique.

Mais comme le précise le CCF, « la principale innovation au cœur de ce programme est incarnée par l'amélioration de sa conduite de tir, grâce à de nouveaux viseurs numériques tireur et chef de char nommés "PASEO". » De quoi parle-t-on concrètement ?

Il s'agit d'un système développé par l'industriel français Safran, qui est bien plus qu'une simple amélioration. C'est une vraie transformation complète de la façon dont l'équipage perçoit le champ de bataille.

Quatre fonctionnalités d'IA qui redéfinissent le combat blindé

Le viseur PASEO et son IA, qui équiperont le Leclerc XLR, offrent quatre capacités d'intérêt. Première d'entre elles, la veille sectorielle, qui consiste en « la mise en place d'un mode balayage de paysage sur un secteur donné, pour permettre une surveillance automatique de secteur. Cela libère le chef de char de cette contrainte au profit de la préparation des ordres ou de l'envoi de compte-rendu. », explique le commandement du combat du futur.

Comme le dit le CCF, « le viseur PASEO offrira ainsi aux unités de cavalerie lourde une capacité opérationnelle moderne et innovante », qui maintiendra la France à l'avant-garde technologique militaire mondiale. Le gain opérationnel considérable promet en tout cas de changer radicalement la gestion des ressources humaines en situation de combat.

« L'aide à la détection » et « l'aide à la classification » forment aussi un tandem technologique redoutable. Le CCF nous dit que « les objectifs apparaissent entourés dans le viseur afin d'optimiser la vision de l'opérateur ». Ils sont identifiés par « différentes couleurs dans le viseur en fonction de leur catégorie (piétons, véhicules à roues, chars…) ». Cette réalité augmentée militaire transforme la vitesse de réaction de l'équipage face aux menaces multiples d'un champ de bataille moderne.

Enfin, le système intègre « la correction des turbulences atmosphériques », qui « permet de corriger le rendu des images qui pourraient être altérées par les turbulences atmosphériques. » Actuellement en phase d'expérimentation auprès de la Section technique de l'armée de Terre, ce système sera déployé en 2028.