Le géant Mercedes-Benz est dans la tourmente, après les allégations de l'office allemand des véhicules automobiles au sujet de la manipulation des émissions d'oxyde d'azote, qui ravivent les souvenirs du « dieselgate ».
Le spectre du « dieselgate » de Volkswagen plane à nouveau sur l'industrie automobile, avec cette fois Mercedes-Benz dans le viseur, placé sous le feu des critiques. Un rapport du Kraftfahrt-Bundesamt (KBA), l'autorité allemande de l'automobile, révèle que le constructeur aurait installé des dispositifs d'arrêt sur certains de ses moteurs diesel, soulevant de sérieuses préoccupations environnementales et juridiques en Allemagne, mais pas que.
Des accusations de longue date et des tests révélateurs
Les allégations contre Mercedes-Benz ne sont pas nouvelles, puisqu'elles ont déjà été soulevées fin 2021 par l'expert automobile Felix Domke, alors mandaté par le cabinet d'avocats Milberg. Domke avait affirmé que la marque avait recours à huit dispositifs frauduleux pour manipuler les émissions d'oxyde d'azote (NOx) de ses véhicules diesel, évoquant des similitudes avec le scandale du dieselgate de Volkswagen.
Des tests réalisés sur une Mercedes Classe E 350 BlueTEC 4Matic Break de 2016 ont mis en lumière des résultats d'émissions bien au-delà des normes officielles.
Pour contourner les réglementations, Mercedes aurait utilisé plusieurs logiciels afin d'altérer le fonctionnement de la vanne EGR (dispositif qui permet de minimiser les émissions polluantes d'un véhicule) et du catalyseur, faussant ainsi les résultats d'émissions.
Mercedes placée face à ses responsabilités
Face à ces révélations, le gouvernement allemand a décidé d'intervenir, menant ses propres tests pour évaluer la validité des conclusions de Felix Domke. Un lanceur d'alerte anonyme a alors transmis les résultats à l'association environnementale allemande DUH (Deutsche Umwelthilfe), attestant que l'autorité fédérale des transports, le KBA, avait à son tour identifié trois dispositifs d'arrêt dans les véhicules Mercedes.
Ces dispositifs ont été conçus pour modifier le comportement des systèmes antipollution en fonction de la température extérieure, ce qui a causé des émissions excessives d'oxyde d'azote, et donc une non-conformité à la norme Euro 6.
L'autorité fédérale allemande a posé un ultimatum à Mercedes-Benz : soit l'entreprise applique des mesures correctives sur les moteurs incriminés, soit ces véhicules seront interdits de circulation. Mercedes a indiqué avoir déjà entamé des mises à jour logicielles pour résoudre le problème. Mais voilà la marque placée sous haute surveillance désormais.