Revirement de situation aux États-Unis : Sébastien Raoult, un Français accusé de cybercriminalité, plaide coupable. Il reconnaît sa faute face aux charges qui pèsent sur lui.
Tout devait se jouer en 2024 pour le jeune hacker, mais la saga judiciaire de Sébastien Raoult prend une tournure inattendue. Ce dernier a été épinglé par le FBI pour trois chefs d'accusation : vol d'identité, complot en vue de commettre une fraude et fraude d'électronique. Il risque gros puisque cet étudiant d'Epitech était menacé de 116 années de prison. Initialement, Sébastien Raoult a plaidé l'innocence, mais il a fini par accepter les accusations qui pesaient sur lui devant le tribunal américain.
Le revirement judiciaire
Arrêté au Maroc l'an dernier, l'étudiant de 22 ans a finalement avoué deux infractions majeures devant la justice américaine : le vol d'identité et la fraude électronique. Les faits se sont déroulés entre avril 2020 et juillet 2021. Le procès était initialement prévu l'an prochain par le parquet du district ouest de Washington, mais l'institution vient de confirmer la reconnaissance des délits par l'accusé.
Si le jeune homme a reconnu les charges, c'est que la police fédérale américaine a rassemblé des preuves accablantes contre lui : des échanges compromettants sur Discord ainsi qu'une détection de son adresse IP utilisée pour accéder à des sites malveillants. Deux éléments cruciaux qui ont joué contre lui lors de son arrestation au Maroc en 2022. Il a été par la suite extradé vers les États-Unis en vue de son procès.
L'ombre des ShinyHunters
Sébastien Raoult n'agissait pas seul, et était membre actif d'un groupe de hackers français : les ShinyHunters. Bien que certains des membres de la cellule de cybercriminels aient tenté de le défendre, cela n’a pas suffi. Un ami de l'accusé a expliqué : « On n’est pas un gang de cybercriminels, on est une bande de passionnés par l'informatique ». Un discours visant à innocenter les actes du groupe, mais les faits restent extrêmement graves.
Connu sous le pseudonyme de « Sezyo Kaizen », le hacker a admis qu'il avait créé plusieurs pages d’hameçonnage visant de nombreuses entreprises américaines. Les victimes ont subi l'installation de logiciels de cryptominage à leur insu, du vol de données et des extorsions. Parmi elles, GitHub, Pixlr, Tokopedia, Bonobos et Nitro. Ces sociétés chiffrent leurs pertes à plus de 6 millions de dollars.
Un petit manège rondement mené par les ShinyHunters, mais qui n'aura pas duré bien longtemps. Les conséquences judiciaires pour le jeune Sébastien Raoult pourraient être très lourdes. Pour le moment, la durée de la peine privative de liberté et le montant de l'amende ne sont pas connus, mais il est certain que la justice américaine ne le lâchera pas de si tôt.
Source : Le Monde