Au Royaume-Uni, de nombreux enseignants ont découvert que le ministère de l'Éducation gardait des dossiers de leur activité en ligne, particulièrement sur les réseaux sociaux. Le phénomène s'étendrait à l'ensemble du personnel des écoles, comme les assistants et les auxiliaires.
Il y a deux semaines, l'hebdomadaire The Observer dévoilait comment le ministère de l'Éducation surveillait l'activité sur les réseaux sociaux de certains des plus grands experts en éducation du pays. Cette surveillance est en réalité bien plus répandue. Des révélations qui interviennent dans un contexte tendu outre-Manche ; les enseignants britanniques organisent en ce moment un vaste mouvement de grève afin de réclamer de meilleurs salaires et des conditions de travail améliorées.
Le gouvernement surveille les enseignants qui le critiquent
Après la publication du journal britannique, qui révélait également l'existence de dossiers de 60 pages sur les tweets et commentaires contestant la politique du gouvernement ou l'organisme d'inspection des écoles, de nombreux enseignants ont cherché à savoir s'ils étaient surveillés par leur ministère.
Ils se sont empressés de soumettre des demandes d'accès à l'information, une fonctionnalité obligeant le ministère de l'Éducation à divulguer toutes les informations qu'il détient à leur sujet. Ils sont plusieurs dizaines, allant du personnel de soutien aux enseignants, à se dire « abasourdis » et « furieux » après avoir appris l'existence de documents à leur sujet contenant leurs publications sur les réseaux sociaux.
Nikki Cleveland, assistante pédagogique et bibliothécaire dans une école primaire, a découvert que le ministère disposait d'un dossier alertant ses collègues de ses posts sur X.com. Elle s'était plainte à une reprise du manque de financement pour les bibliothèques scolaires, son compte étant principalement dédiée à la critique de livres pour enfants. Ils sont nombreux à dénoncer des faits similaires, ce qui suggère qu'à la moindre publication critiquant le gouvernement, une surveillance de l'enseignant est mise en place.
Vaste mouvement de grève des enseignants britanniques
Le ministère a également menacé d'annuler des conférences car leurs locuteurs avaient précédemment critiqué le gouvernement. Comme d'autres experts de la petite enfance, l'un d'entre eux n'était pas d'accord avec une stratégie éducative recommandée par les autorités. Interrogé à ce sujet, le ministère de l'Éducation a assuré qu'il ne serait pas approprié de commenter des cas individuels.
Ces accusations de surveillance gouvernementale surviennent dans une période conflictuelle entre les enseignants et les dirigeants britanniques, avec un mouvement de grève qui s'est intensifié ces derniers jours.
Source : The Guardian