© Michael Vi / Shutterstock.com
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L'autorité californienne des véhicules automobiles a demandé à un exploitant de taxis autonomes de les retirer sans délai des routes, car jugés trop dangereux.

Cela faisait deux petits mois seulement que l'unité Cruise de General Motors avait déployé ses taxis autonomes dans les rues de San Francisco. Les voilà déjà sans permis e conduire ! Le département californien des véhicules à moteur (DMV) a décidé de suspendre le déploiement des voitures Cruise fonctionnant 24 heures sur 24, en raison d'une sécurité défaillante. Le 2 octobre dernier, l'un des véhicules de la compagnie avait traîné sur plusieurs mètres une piétonne heurtée par un autre véhicule. De quoi remettre en cause l'industrie de la conduite autonome ?

Cruise a failli dans sa sécurité, et n'a pas dit toute la vérité aux autorités

Pour le DMV, les véhicules Cruise ne sont pas assez sûrs pour une utilisation publique dans une grande ville comme San Francisco. L'autorité, qui évoque un risque déraisonnable pour la sécurité publique, pointe aussi du doigt les fausses déclarations de la filiale de General Motors en matière de sécurité et de technologie.

La suspension fait suite à un incident impliquant un véhicule Cruise, qui n'avait pas pu éviter de percuter une piétonne déjà heurtée par un conducteur bien humain, lui, qui avait projeté la victime sous le taxi autonome. Au sujet de l'accident, Cruise a déclaré procéder à son analyse, pour améliorer la réponse et la réaction de ses véhicules, dans de telles situations.

Sauf que l'ordonnance du département californien des véhicules à moteur dévoile aussi que Cruise n'a pas partagé toutes les séquences vidéo de l'accident, ce qui relève d'un cran les inquiétudes quant à la capacité des voitures à réagir en toute sécurité en présence de piétons.

San Francisco © Alexandre Boero
San Francisco © Alexandre Boero

Promise à un avenir radieux, Cruise prend un coup sur la tête

General Motors a mis Cruise sur un piédestal, qualifiant l'entreprise rachetée en 2016 comme une vraie opportunité de croissance. Mais la suspension de ses véhicules à San Francisco et en Californie représente un revers majeur, non seulement pour le groupe, mais aussi pour l'industrie de la conduite autonome. Cruise avait déjà récemment annoncé des pertes de 723 millions de dollars, pour le seul troisième trimestre. Voilà qui ne va pas arranger ses affaires.

En juin dernier, la présidente de General Motors, Mary Barra, avait tenté de rassurer sur les capacités de Cruise, prédisant un chiffre d'affaires annuel de 50 milliards de dollars d'ici 2030, rien que ça. La décision du DMV californien risque de sacrément chambouler les plans du constructeur automobile.

L'initiative de l'autorité a en tout cas été saluée par les syndicats et les opposants aux véhicules autonomes, même si elle reste opposable (Cruise peut faire appel) et que les taxis autonomes peuvent encore circuler dans les rues, à la condition qu'un conducteur humain soit au volant. Notons que la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), l'agence fédérale américaine de la sécurité routière, mène une enquête parallèle sur Cruise pour déterminer si l'entreprise prend suffisamment de précautions pour protéger les piétons.

La nouvelle fait aussi d'autres heureux : Google et sa filiale Waymo. Cette dernière, principale concurrente de Cruise, peut toujours prendre des passagers de jour comme de nuit dans The City by the Bay.

Source : Wired