Les régulateurs américains regrettent un nombre croissant d'incidents impliquant des véhicules Waymo, la marque de conduite autonome d'Alphabet. C'est une nouvelle ombre au tableau pour le secteur, qui peine à prendre son envol.
Pourtant, l'entreprise sœur de Google s'impose comme le leader américain de la filière. À Phoenix, Los Angeles et San Francisco, ses véhicules, parfois sans chauffeur de sécurité, circulent dans des zones spécifiques et transportent des passagers. La société a même passé un accord avec Uber. Mais elle est aussi dans le viseur de la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), agence fédérale chargée de la sécurité routière.
29 octobre 2021 à 15h05
Ouverture d'une enquête préliminaire
Dans une lettre envoyée à Waymo il y a quelques jours, l'instance fait état de 17 collisions impliquant les voitures autonomes de l'entreprise, dans lesquelles elles ont percuté des portails ou d'autres véhicules en stationnement. L'agence a par ailleurs dénoncé 5 situations où le système de conduite semblait enfreindre le Code de la route, notamment en conduisant à contresens sur des voies opposées, alors que des véhicules arrivaient en face.
Certains de ces incidents ont été signalés par Waymo en vertu d'un décret datant de 2021, qui exige que les constructeurs automobiles informent les régulateurs de tout accident impliquant des systèmes de conduite automatisée. Les autres ont été découverts par les enquêteurs.
L'autorité se dit « préoccupée par le fait que les véhicules équipés de systèmes de conduite autonome présentant de tels comportements inattendus puissent augmenter le risque d'accident, de dommages matériels et de blessures ». En conséquence, elle a décidé d'ouvrir une évaluation préliminaire pour enquêter sur ces incidents et exige une réponse de la part de Waymo avant le 11 juin.
Un secteur en difficulté face aux pressions réglementaires
Waymo n'est pas la seule entreprise de conduite autonome ciblée par les autorités. Cruise, sa plus grande rivale, a été contrainte de stopper subitement ses opérations en novembre dernier, lorsque l'un de ses véhicules a été impliqué dans un accident grave. Si la firme, filiale de General Motors, a depuis annoncé la reprise de ses activités, des conducteurs de sécurité doivent désormais se trouver derrière le volant.
Le système d'assistance à la conduite de Tesla, l'Autopilot, fait aussi l'objet d'une enquête de la NHTSA. Ces nombreuses débâcles réglementaires freinent drastiquement les efforts des acteurs les plus éminents du secteur de la conduite autonome. La fermeture d'Argo AI en 2022, start-up soutenue par Ford et Volkswagen, témoigne de ces nombreuses déconvenues.
Source : Bloomberg