Meta et Google courtisent les géants d'Hollywood afin d'obtenir des licences pour exploiter leurs contenus dans la formation de leurs intelligences artificielles génératrices de vidéo. Cette démarche risque d'ajouter de l'huile sur le feu, alors que le monde du divertissement craint de plus en plus l'IA.
Les IA génératives sont entraînées sur de vastes quantités de contenu, une pratique qui a occasionné de nombreux litiges relatifs à la propriété intellectuelle. L'affaire opposant OpenAI au New York Times en est le parfait exemple. Afin d'éviter de nouveaux conflits, les fournisseurs sont désormais à la recherche de contrats avec les créateurs de contenu (médias, écrivains, etc.) afin d'exploiter leurs productions contre rémunération.
Alors que les IA génératrices de vidéo prennent le marché d'assaut, leurs éditeurs entendent les former avec du contenu de qualité. Logiquement, ils se tournent vers Hollywood.
11 décembre 2024 à 17h08
Netflix, Disney et Warner courtisés
Ainsi, Meta et Google auraient proposé des dizaines de millions de dollars aux studios hollywoodiens dans l'espoir de conclure des accords de licence. La firme de Mark Zuckerberg travaille sur la génération de vidéos depuis plusieurs années, tandis que le géant du Web a récemment présenté Veo, une IA qui transforme le texte en vidéo.
Selon des informations recueillies par Bloomberg, Netflix et Disney ont refusé la requête des deux entreprises, mais ont exprimé leur intérêt pour d'autres types de collaboration. En revanche, Warner Bros. serait prête à s'entendre avec ces dernières, sans pour autant céder les droits de l'intégralité de son catalogue. Jusqu'à présent, aucun grand studio n'a intenté de procès contre une entreprise technologique au sujet de l'IA, malgré les craintes que nombre de ces modèles aient déjà été entraînés sur leur matériel protégé par des droits d'auteur.
Plus tôt cette année, les dirigeants d'OpenAI, Sam Altman et Brad Lightcap, ont organisé plusieurs réunions à Hollywood afin de faire la promotion de l'IA génératrice de vidéos Sora aux producteurs et réalisateurs.
Un sujet très épineux…
L'hésitation des géants d'Hollywood n'est pas surprenante. L'année dernière, l'industrie a été frappée par un vaste mouvement de grève mené par scénaristes et acteurs, qui ont fait part de leurs craintes quant à l'émergence de l'IA générative.
Les producteurs reconnaissent le potentiel immense de la technologie, mais ne veulent pas froisser le personnel impliqué. Ils craignent notamment que les conversations avec des entreprises comme Google ou Meta n'enveniment la situation. Car en cédant les droits d'un film ou d'une série pour l'entraînement d'une IA, il faudrait aussi avoir l'accord des acteurs mis en scène dans ceux-ci. La récente polémique à propos de la potentielle utilisation de la voix de Scarlett Johansson dans ChatGPT a justement mis en exergue les tensions existantes.
Reste à voir si l'appât du gain sera suffisamment tentant pour convaincre les studios.
- Génération vidéo rapide et réaliste
- Interface utilisateur intuitive
- Intégration avec ChatGPT
Source : Bloomberg