Capture d'une vidéo générée par Sora. © Capture Clubic - OpenAI
Capture d'une vidéo générée par Sora. © Capture Clubic - OpenAI

OpenAI a partagé les premiers travaux d'artistes réputés avec son intelligence artificielle (IA) génératrice de vidéos, Sora. Si le résultat s'avère impressionnant, il crée déjà la controverse dans le monde de l'art.

L'entreprise a surpris le monde au mois de janvier, en dévoilant son nouveau modèle, capable de générer des vidéos à partir de texte. « Sora peut créer des vidéos d'une durée maximale de 60 secondes présentant des scènes très détaillées, des mouvements de caméra complexes et plusieurs personnages aux émotions vibrantes », indiquait-elle lors de sa présentation.

Sora n'est pas encore publique, mais OpenAI a permet à quelques artistes de renom d'expérimenter avec son outil afin de mettre en application leurs retours. Elle partage, dans un billet de blog, le fruit de leurs premiers travaux, ainsi que leur réaction.

OpenAI publie des commentaires élogieux de Sora

Sept courtes vidéos générées par Sora peuvent désormais être visionnées sur le site d'OpenAI. Elles possèdent toutes une thématique différente ; quand un artiste s'amuse à créer des mélanges d'animaux, à l'instar d'un flamant rose et d'une girafe, un autre donne vie à d'impressionnants visuels 3D.

Chaque vidéo est accompagnée d'un commentaire de son créateur on ne peut plus élogieux de l'IA : « Sora m'a permis de concrétiser des idées que j'avais depuis des années et qui étaient auparavant techniquement impossibles », explique, par exemple, Josephine Miller, cofondatrice et directrice de la création du studio Oraar, basé à Londres.

La publication de ce billet de blog intervient alors que Bloomberg a révélé que certains cadres d'OpenAI courtisaient le gratin d'Hollywood avec son IA générative. Sam Altman, le P.-D.G., aurait participé à plusieurs fêtes lors du week-end de la cérémonie des Oscars, tandis qu'un autre dirigeant, Brad Lightcap, organise des séances de démonstration auprès des réalisateurs.

Capture d'écran d'une des vidéos publiées par OpenAI. © Don Allen Stevenson III / OpenAI
Capture d'écran d'une des vidéos publiées par OpenAI. © Don Allen Stevenson III / OpenAI

« Artistwashing » ?

La réponse ne s'est pas fait attendre. Ed Newton-Rex, P.-D.G. de l'ONG Fairly Trained, qui « certifie les entreprises d'IA pour un approvisionnement plus équitable en données de formation », qualifie la démarche d'OpenAI d'« artistwashing ». « Lorsque vous sollicitez des commentaires positifs sur votre modèle d'IA générative auprès d'une poignée de créateurs, tout en vous entraînant sur le travail des autres sans autorisation ni paiement », dénonce-t-il dans une publication sur X.com.

Le sujet de l'IA générative est particulièrement sensible à Hollywood. L'année dernière, le vaste mouvement de grève portait notamment sur le recours à la technologie au détriment des scénaristes, monteurs, acteurs vocaux, etc. Si ces professions ont obtenu des garanties de la part des producteurs, l'utilisation de l'IA n'est pas bannie de la profession.

La semaine dernière, le nouveau film d'horreur indépendant Late Night With The Devil a été vivement critiqué par des dizaines d'internautes pour son utilisation de l'IA. Certains ont même appelé au boycott de l'œuvre, ainsi que de tous les films exploitant la technologie plutôt que d'engager des artistes.

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  • De courtes vidéos très réalistes
  • L'IA générative d'Open AI