Apple espérait y échapper, mais ce sera niet. Outre-Manche, un procès contre le constructeur devrait s’ouvrir dans les prochaines semaines avec, en guise de gros lot, près de 2 milliards d’euros de sanction.
Apple a-t-elle caché des batteries défectueuses dans certains de ses iPhone ? C’est ce qu’un procès à Londres tentera de déterminer dans les prochaines semaines. Visé par une plainte d’un spécialiste britannique du droit à la consommation, le constructeur avait essayé d’expliquer que l’accusation était « sans fondement », mais la justice a tranché en faveur de la poursuite du procès. Aucune décision ferme n’a été prise sur le fond, mais cela veut dire qu’Apple ne pourra pas échapper à un procès et devra se défendre publiquement.
Le « batterygate », encore
Justin Gutmann, un habitué de ce genre de procédure, maintient mordicus, depuis 2022, que le constructeur d’iPhone a sciemment installé des batteries de moindre qualité dans certains de ses iPhone. Selon la plainte déposée au tribunal responsable de la concurrence, « certains modèles d’iPhone contenaient des batteries lithium-ion défectueuses […] qui n’étaient pas en mesure de fournir la puissance de pointe nécessaire au bon fonctionnement de la carte mère et du système d’exploitation de l’iPhone ». Résultat, le composant aurait provoqué des « extinctions inopinées ».
Pour le plaignant, qui mène une action de groupe visant à tirer 1,6 milliard de pounds (soit 1,8 milliard d’euros environ) de dédommagement à Apple, le constructeur aurait en plus masqué les défauts de ses batteries derrière un correctif logiciel destiné à limiter les performances des iPhone concernés. « Il est affirmé que cela a porté préjudice aux utilisateurs et que ce comportement a servi à protéger la rentabilité, la réputation et la position d’Apple sur le marché, aux dépens de ses clients ».
La France comme exemple
Si l’affaire vous rappelle quelque chose, c’est parfaitement normal. Un procès très similaire s’est tenu en France il y a quelque temps. L’association Halte à l’Obsolescence Programmée avait porté plainte contre Apple pour les mêmes raisons en 2018. Deux ans plus tard, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) avait bel et bien constaté des « pratiques commerciales trompeuses par omission ».
Cet avis de la DGCCRF — qui n’a nullement statué à l’époque sur l’accusation « d’obsolescence programmée », mais plutôt sur un défaut de communication de la part d’Apple — est d’ailleurs cité dans la plainte déposée par Justin Gutmann outre-Manche. Apple a également fait face à des accusations similaires en Italie, au Chili, aux États-Unis… La Grande-Bretagne est donc tout simplement le dernier pays à vouloir tirer au clair cette histoire.
Source : Reuters