La DGCCRF, qui a mené pendant deux ans l'enquête, vient de révéler les pratiques trompeuses qui pourrissent le monde des conseils en paris sportifs, avec un taux d'anomalie extrêmement élevé chez les professionnels.
L'enquête menée en 2021 et 2022 par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), en collaboration avec l'Autorité nationale des jeux (ANJ), met en lumière les pratiques douteuses parmi les sites de conseils en paris sportifs en ligne, autrement dit les fameux « pronostiqueurs ».
Sur les 11 entreprises contrôlées, 4 ont été reconnues coupables d'affirmer de manière fallacieuse qu'elles pouvaient augmenter les chances de gain des parieurs. Des manquements aux observations précontractuelles ont aussi été observés. La DGCCRF a ainsi dressé 4 procès-verbaux pénaux. Revenons sur les faits et les enjeux à terme.
Les « pronostiqueurs » épinglés par la Répression des fraudes pour leurs pratiques trompeuses
L'année 2020 fut un tournant pour les jeux d'argent et de hasard en ligne en France, avec une forte hausse de la pratique, face à la numérisation et à la vague de nouveaux joueurs. En 2022, imaginez que le secteur des paris sportifs a généré un produit brut des jeux (PBJ) supérieur à 1,3 milliard d'euros.
La DGCCRF a décidé d'agir après avoir reçu plusieurs signalements de l'ANJ concernant les pratiques des pronostiqueurs. L'enquête menée par ses services a révélé que de nombreux sites proposaient des conseils sur les résultats probables d'événements sportifs, principalement dans le football et le basketball.
Pour attirer les parieurs, certains des « tipsters » affichent un style de vie luxueux et soi-disant financé par leurs gains, alors qu'ils dépendent en réalité des abonnements de leurs clients. Sans surprise, la Répression des fraudes a jugé que ces pratiques trompeuses avaient un impact négatif sur les consommateurs.
Certains sites, qui étaient affiliés à des sites agréés de paris sportifs, ont mis fin à leurs activités
Les sites contrôlés diffusaient des messages suggérant que les joueurs décidant d'utiliser leurs services avaient plus de chances de gagner de l'argent, par rapport à ceux qui ne les utilisent pas. « On vous aide à passer dans les 10 % de parieurs qui génèrent un profit sur le long terme » ou « sois discipliné et rigoureux pour faire partie des 3 % de parieurs gagnants sur le long terme » sont autant d'éléments de langage employés par les escrocs.
En plus de ces stratagèmes trompeurs, de nombreux sites étaient carrément affiliés par contrat avec des opérateurs agréés de paris sportifs en ligne, ce qui leur permettait de gonfler leurs revenus. L'ANJ a alors exigé des opérateurs agréés qu'ils mettent fin à ces pratiques. Ce qui a été fait. L'enquête de la DGCCRF a d'ailleurs incité certains sites à se mettre en conformité, tandis que d'autres ont tout simplement cessé leurs activités.
La crainte avant les Jeux olympiques
La Répression des fraudes met en garde les joueurs contre la crédulité à l'égard des prétendus conseils en paris sportifs. Alors que se profilent les Jeux olympiques et paralympiques de 2024, la DGCCRF rappelle que « toute allégation qui laisserait entendre qu'un produit ou un service augmenterait les chances de gagner aux jeux d'argent et de hasard est trompeuse en elle-même ».
L'application (ou le site, les deux fonctionnent) SignalConso reste très utiles pour signaler tout problème rencontré avec un produit ou une entreprise, d'autant plus qu'elle reste directement liée aux gendarmes de la consommation.
Source : DGCCRF