À quelques semaines du coup d'envoi des JO à Paris, la cyber-gendarmerie est sur le pied de guerre. Près de 340 sites proposant illégalement des billets ont été recensés. Un véritable fléau que les autorités s'emploient à endiguer pour préserver les spectateurs.
La fièvre des Jeux olympiques de Paris 2024 monte d'un cran. Pour de nombreux fans de sport, une seule obsession : décrocher le précieux sésame pour assister aux compétitions. Hélas, certains individus sans scrupules surfent sur cet engouement pour arnaquer les spectateurs de tout poil.
Sur la Toile, une nébuleuse de sites douteux fleurit, promettant monts et merveilles. Places au pied des pistes à des tarifs défiant toute concurrence, offres « une fois dans une vie »… Autant de mirages pour leurrer les plus naïfs et les délester de leur argent. Cette véritable escroquerie est orchestrée par des escrocs chevronnés qui pensent décrocher la médaille d'or de l'arnaque. C'est sans compter sur la gendarmerie nationale et sa cyber-patrouille de choc.
10 mars 2024 à 08h30
388 sites frauduleux de revente de billets recensés grâce à 200 gendarmes mobilisés pour traquer la cyber-arnaque
Depuis mars 2023, une campagne de cyber-patrouille a été lancée par la gendarmerie nationale pour démanteler ce vaste réseau criminel. Sous la houlette du capitaine Etienne Lestrelin, pas moins de 200 gendarmes arpentent le Web à la recherche des sites frauduleux. Déjà, en mai 2024, interrogé par nos confrères du site Le Parisien, il faisait état de 44 sites frauduleux de revente de billets en ligne, que son équipe et lui avaient dénombrés.
Un mois plus tard, le compteur explose. C'est sur le site de Franceinfo qu'il s'explique. « Nous en avons déjà recensé 338, dont 51 ont été fermés et 140 mis en demeure », révèle l'officier. Si certaines plateformes sont de purs sites d'arnaque, d'autres détournent leur activité initiale, comme d'anciens revendeurs de billets de concert.
La plupart de ces sites sont hébergés à l'étranger, stratégie des malfaiteurs pour compliquer les démarches judiciaires. « Ils savent que c'est plus long et difficile d'intervenir », déplore le capitaine Lestrelin. Au-delà de l'appât du gain facile, ces escrocs cherchent aussi à dérober les données personnelles des internautes. « Ils veulent capter vos mails, numéros… Ils vous diront avoir la place idéale à 3 mètres de la piste de 100 mètres, qui n'existe pas ! » met en garde le gendarme.
Les pièges à éviter pour être sûr d'avoir un billet valable pour les JO de Paris 2024
Pour déjouer les arnaques, mieux vaut suivre quelques règles de base. D'abord, méfiez-vous des offres trop alléchantes, avec des prix anormalement bas. Souvenez-vous des billets fantômes vendus par des comptes Facebook piratés pour les concerts de Taylor Swift. « Il n'y a pas de très bonnes affaires sur Internet, c'est impossible », prévient Etienne Lestrelin.
Ensuite, pour 2024, il n'existe que des « billets virtuels », donc impossible d'avoir déjà le précieux sésame en main. « Quelqu'un qui prétend vous le fournir dès maintenant, c'est une arnaque ! » insiste le gendarme. Le plus sûr reste d'acheter ses places sur la plateforme officielle Paris2024.org, seul canal agréé. En cas de doute, vous pouvez vérifier la validité d'un billet sur l'application. Les reventes entre particuliers sont quant à elles formellement interdites au-delà d'un certain volume. Sur son site officiel, la rubrique d'aide publie cet avertissement :
Vous êtes susceptibles de recevoir des e-mails de Paris 2024, de la plateforme de billetterie officielle des Jeux de Paris 2024 ou du Comité international olympique (CIO).
En aucun cas il ne vous sera demandé de communiquer vos informations de connexion à votre compte billetterie (identifiant et mot de passe) ni vos informations bancaires. Lorsque vous recevez un e-mail, vérifiez l'adresse réelle de l'expéditeur. Soyez vigilants vis-à-vis de la mise en forme. Une orthographe et une grammaire approximatives, ou un logo mal formaté peuvent trahir un e-mail frauduleux.
Paris 2024 n'effectuera aucune sollicitation de vos informations personnelles ni bancaires autrement que par le site officiel de billetterie et celui du Club Paris 2024 (données personnelles uniquement).
Si malgré ces précautions, vous vous rendez compte que vous avez été floué, signalez-le rapidement auprès des forces de l'ordre ou de la DGCCRF. En bout de course, les autorités pourront alors facilement identifier les arnaqueurs et les poursuivre. Enfin, n'hésitez pas à utiliser la plateforme SignalConso lorsque vous repérez un site frauduleux. Cet outil, créé par la DGCCRF, vous guide dans vos démarches de signalement de site ou de marque avec lesquels vous rencontrez des problèmes.
- Simple d'utilisation et rapide pour faire un signalement.
- Permet d'obtenir dans la plupart des cas une résolution au problème.
- Totalement gratuit.
Source : Franceinfo