Les Jeux olympiques d'été qui vont se tenir à Paris devraient être la cible de nombreuses cyberattaques. Si nombreuses que certaines devraient passer à travers les mailles du filet.
En début d'année, l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI) alertait déjà sur le fait que les Jeux olympiques étaient dans le viseur de tous les acteurs malveillants du net. Une alerte qui est réitérée aujourd'hui par l'agence, à l'occasion d'un point presse au siège du comité d'organisation. D'après son directeur, l'agence devrait avoir beaucoup de travail dans les prochains mois. Et même trop.
Il faudra faire avec les cyberattaques
La France va devoir faire face à une intense pression sur internet lors des Jeux olympiques. C'est le constat tiré par le directeur de l'ANSSI Vincent Strube. Et ce, au point même qu'il devrait être impossible de parer à toutes les offensives.
« Il ne faut pas se faire d'illusions, on ne va pas empêcher toutes les attaques de se produire pendant les Jeux. On ne va pas avoir des Jeux sans cyberattaques. Notre travail, notre objectif collectif, c'est de faire en sorte que ces cyberattaques ne nuisent pas au déroulement des Jeux » a-t-il ainsi indiqué.
Pour autant, le responsable essaye, après ce constat, de rester rassurant. Il explique ainsi que les menaces sont prises au sérieux, avec un travail en amont conséquent déjà effectué. « On a anticipé, on travaille sur cette menace depuis début 2020 » explique de son côté Franz Regul, directeur de la sécurité informatique du comité d'organisation.
Des menaces jusqu'à dix fois supérieures à celles des JO de Tokyo
Reste que le contexte géopolitique fait de ces Jeux de Paris 2024 une « caisse de résonance, de symboles, d'amplification médiatique » alléchante pour tous ceux qui opèrent dans l'illégalité sur la toile.
« Ce sont des Jeux qui vont se dérouler dans un contexte de pression forte en matière de cybermenaces qui viennent d'États toujours plus agiles, toujours plus furtifs, du crime organisé (...) qui aujourd'hui attaquent en pratique tout le monde, n'épargnent plus personne » décrit Vincent Strubel.
Et pour comprendre à quel point la situation tendue actuelle rend ces JO explosifs au niveau cybersécurité, il n'est que de comparer avec l'édition précédente de Tokyo, ayant eu lieu en 2021. Celle-ci avait dû faire face à l'époque à 450 millions d'attaques cyber. Un chiffre à la fois impressionnant, et assez faible par rapport à ce qui attend Paris. Car pour Vincent Strubel, le volume de ces offensives devrait être « huit à dix fois supérieur » dans notre capital. Un vrai défi.
Source : Le Figaro