Le succès non démenti de Counter-Strike entraîne les joueurs, souvent très jeunes, dans une spirale d'addiction. Les skins virtuels, jadis simples éléments décoratifs, ont pris une sinistre tournure.
Le jeu vidéo culte Counter-Strike a conquis le cœur des gamers depuis sa naissance en 2000. Mais son attrait s'est doucement transformé en une dangereuse obsession pour de nombreux joueurs, à cause de l'émergence des casinos en ligne dérivés du jeu. Des sites tiers, comme Hellcase, CS-GOroll et Farmskins, proposent de parier des skins, des armes virtuelles, dans des jeux de hasard similaires à ceux des casinos traditionnels. Le piège réside dans la tactique de ne jamais laisser le joueur quitter la table, en le poussant à parier, encore et encore. Nos confrères de 20 Minutes ont enquêté sur le sujet.
Les victimes de l'addiction ont parfois perdu des milliers d'euros
Les skins, grâce à leur rareté, sont devenus un véritable objet de spéculation. Les joueurs peuvent les gagner en participant à des parties de jeu, ou en ouvrant des boîtes à butin. Ces objets virtuels, très convoités donc, peuvent aussi bien être échangés que vendus ou monnayés sur la plateforme Steam de Valve, l'éditeur de Counter-Strike. Les skins les plus rares peuvent atteindre des valeurs exorbitantes, qui contribuent à créer un marché parallèle particulièrement florissant.
20 Minutes a recueilli des témoignages poignants de joueurs qui ont littéralement sombré dans l'addition, c'est le mot. À seulement 15 ans, Matthias a perdu des centaines d'euros en pariant sur des sites obscurs. Axel, lui, a fait pire, avec 15 000 euros de pertes, après avoir au départ gagné une petite somme.
Parmi les autres témoignages, on retrouve celui d'Alexander, qui a commencé à jouer à Counter-Strike à 11 ans et qui estime lui aussi ses pertes à plus de 15 000 euros, dont plus de 7 000 euros volés à ses parents. Bastien, 18 ans, a carrément dû suivre une cure anti-addiction, après avoir plongé dans la dépendance.
Quel rôle pour Valve, l'éditeur de Counter-Strike ?
Alors que doit-on penser de Valve ? L'implication de l'éditeur dans cette industrie, disons trouble, reste mystérieuse. En 2016, la société fut poursuivie aux États-Unis, pour avoir favorisé « un marché de jeu en ligne illégal ». Finalement, le studio basé à Bellevue, non loin de Seattle, fut blanchi. Mais Valve ne souhaite pas en dire plus sur le sujet.
Les casinos en ligne attirent souvent de jeunes joueurs, souvent attirés comme des aimants par des influenceurs qui partagent leurs expériences, sans penser aux conséquences. Dans le viseur, on retrouve certains youtubeurs, qui partagent leurs bons plans de casino. Une autre plateforme a, elle, organisé une riposte. Depuis le 1er octobre, Twitch ne permet plus à ses streamers Counter-Strike d'être sponsorisés par des sites de paris en ligne. Voilà une mesure qui pourrait bien aider à réduire leur influence sur les jeunes joueurs.
En France, les casinos en ligne sont d'un point de vue légal interdits, à l'exception d'opérateurs agréés comme Betclic ou Winamax. Mais certains sites essaient néanmoins de contourner la régulation, en prétendant être des plateformes d'échange. L'Autorité nationale des jeux (ANJ) tente de détecter ces offres illégales, mais la pratique est devenue plus difficile à contrôler ces derniers mois. L'ANJ compte désormais sur les utilisateurs pour signaler les sites frauduleux.
- Magasin varié et régulièrement mis à jour.
- Nombreuses fonctionnalités sociales.
- Chat vocal satisfaisant sur le multijoueur.
Source : 20 Minutes