Un véhicule arborant le logo Uber © Longfin Media / Shutterstock.com
Un véhicule arborant le logo Uber © Longfin Media / Shutterstock.com

La justice américaine vient de condamner les deux entreprises de VTC à débourser une somme de plusieurs centaines de millions de dollars pour leurs chauffeurs.

De nombreuses critiques ont été faites à Uber ces dernières années portant sur le traitement des chauffeurs travaillent sur sa plateforme. Et certaines d'entre elles semblaient plus que fondées, à tout le moins juridiquement, au vu de l'accord d'une ampleur exceptionnelle qui vient d'être passé par l'entreprise et son concurrent Lyft avec la justice américaine. Les deux géants vont ainsi devoir payer une somme rondelette aux chauffeurs new-yorkais.

Un dédommagement de 328 millions d'euros

Jamais le bureau du procureur de l'État de New-York n'avait passé un tel accord dans un dossier de vol de rémunération. Ce dernier a en effet obtenu de la part d'Uber et de Lyft un arrangement selon lequel les deux entreprises devront reverser à leurs chauffeurs une somme totale de 328 millions d'euros. 290 millions seront versés par Uber, le reste le sera par Lyft.

« Pendant des années, Uber et Lyft ont systématiquement arnaqué leurs chauffeurs de plusieurs centaines de millions de dollars en salaires et en avantages tandis qu'ils travaillaient de longues heures dans des conditions difficiles » a expliqué dans un communiqué la procureur Letitia James.

Dans le détail, Uber avait pris l'habitude de soustraire de la rémunération des chauffeurs une taxe locale de 8,9% et une seconde de 2,5% dédiée à un fonds d'assistance aux chauffeurs, ce qui était illégal. De son côté, Lyft prélevait 11,4% de « frais administratifs », correspondant à l'addition des deux taxes citées.

Uber et Lyft vont devoir ouvrir leur portefeuille
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Près de 100 000 chauffeurs lésés

L'accord passé par les deux rivaux leur permet de ne pas reconnaître de culpabilité dans le dossier, qui est l'achèvement de huit ans de procédure judiciaire. Une autre partie de l'accord va par ailleurs permettre aux chauffeurs de bénéficier dorénavant dans cet État de l'est américain d'améliorations notables de leurs conditions de travail.

Ils auront ainsi notamment droit à une rémunération bénéficiant d'un « plancher » et à des congés maladie payés, qui pourront aller jusqu'à 56 heures par an. D'autres avantages non précisés leur seront par ailleurs accordés, d'après un communiqué des autorités judiciaires.

Mais si les chauffeurs peuvent saluer là une victoire, Uber et Lyft de leur côté ne s'en sortent pas non plus trop mal. Après l'annonce de l'accord ce jeudi 2 novembre, leur cours à la bourse a clôturé à la hausse, de près de 6% pour Uber, et de 8,4% pour Lyft.

Source : Le Figaro