Uber

Les deux entreprises ont été récemment condamnées par la justice à requalifier leurs chauffeurs en tant qu'employés mais exigent un délai supplémentaire pour trouver une alternative.

Le torchon brûle entre l'État de Californie et les deux services de VTC au sujet du statut des chauffeurs.

Une décision de justice obligeant les deux entreprises à s'acquitter des charges sociales pour leurs chauffeurs

Il y a quelques jours, Uber et Lyft ont été contraints de requalifier ces derniers en tant qu'employés. La Cour supérieure de San Francisco estime qu'Uber et Lyft violent une loi californienne qui accorde le statut de salarié à un indépendant si son activité est dépendante d'une plateforme et contrôlée par cette dernière.

Les deux entreprises ont dix jours pour faire appel de cette décision, ce qu'elles se sont empressées de faire. Si Uber et Lyft devaient se soumettre à cette nouvelle réglementation, cela mettrait à mal leur modèle économique qui leur permet d'économiser beaucoup d'argent. En effet, les deux services ne sont que des intermédiaires entre le chauffeur et son client, ce qui leur évite de payer des charges sociales, une assurance chômage ou encore une couverture santé.

Pourtant, si l'appel est rejeté par la justice, Uber et Lyft n'auront selon eux d'autre choix que de suspendre leur activité dans l'État de Californie jusqu'au mois de novembre.

Uber et Lyft cesseront d'exercer en Californie si aucun accord n'est trouvé avec l'État

C'est le P.-D.G. d'Uber, Dara Khosrowshahi, qui l'explique dans une interview donnée au média américain CNBC : "Si le tribunal ne reconsidère pas sa décision, il est difficile de croire que nous pourrons rapidement passer à un modèle d'emploi à plein temps en Californie". "Ce serait vraiment dommage en pleine période de chômage historique", ajoute-t-il.

La date du mois de novembre n'a rien d'un hasard. Les habitants de l'État seront invités lors du scrutin présidentiel à exprimer leur voix sur un grand nombre de propositions de lois, dont la Proposition 22. Si elle est adoptée, elle permettra de qualifier automatiquement les chauffeurs VTC comme travailleurs indépendants.

Les deux services espèrent vivement que les citoyens américains voteront cette mesure, selon eux massivement soutenue par les chauffeurs et qui pérennisera leur modèle économique.

Dara Khosrowshahi estime toutefois possible une "troisième voie" qui verrait la création d'un fonds alimenté par sa société ainsi que les autres services. Les indépendants travaillant pour ces entreprises pourraient y piocher selon leur nombre d'heures travaillées pour payer leurs congés maladie ou encore leurs congés payés.

Source : CNBC