À Nancy, au sein de l'Université de Lorraine, on dispose d'un laboratoire dédié à la culture de virus… informatiques.
Ce lieu de recherche intégralement dédié à la cybersécurité se charge de stocker les programmes malveillants qui sévissent sur le Web. Une équipe, composée d'une douzaine de chercheurs, s'évertue alors à analyser ces derniers, afin de comprendre leur fonctionnement, mais aussi d'identifier plus rapidement et plus efficacement les éventuels variants à venir.
Une culture de virus informatiques à Nancy
Le Laboratoire de haute sécurité (LHS) du Loria (pour Laboratoire Lorrain de Recherche en Informatique et ses Applications), situé à Nancy, constitue l'un des plus importants lieux de recherche dédiés à la cybersécurité en France. Depuis 2010, une équipe a isolé pas moins de 35 millions de programmes malveillants, ayant sévi sur le Web.
De quoi permettre à l'équipe de chercheurs de concevoir un système en mesure d'identifier n'importe lequel de ces virus, mais aussi (et surtout) n'importe quelle « souche » issue de ces mêmes virus. Les fameux « variants », dont la structure peut être légèrement modifiée afin de se rendre indétectable auprès des antivirus classiques.
Des moyens pour lutter contre la cybercriminalité
Selon Régis Lhoste, à la tête de l'outil Cyber-Detect : « Tous les antivirus que l'on a aujourd'hui sur nos ordinateurs sont défaillants, car ils sont conçus pour identifier les virus déjà connus ». Soucieux de poursuivre la recherche sur le long terme, le projet de l'université de Lorraine a récemment décroché un budget de 5 millions d'euros, qui s'étalera sur un total de six années.
Rappelons que la filière cybersécurité a bénéficié en 2022 d'une enveloppe totale de 65 millions d'euros, dans le cadre du programme national PEPR Cybersécurité, piloté conjointement par le CNRS, Inria et le CEA.
Depuis quelques années déjà, les malwares et autres ransomwares sont parfois employés par des organisations cybercriminelles rattachées à certains États. Récemment, c'est un malware russe, mis au point par Gamaredon, qui s'est échappé du champ de bataille ukrainien pour se répandre dans le monde entier.
Source : Les Échos