Un V8 sans son vrombissement caractéristique ? © NAMX
Un V8 sans son vrombissement caractéristique ? © NAMX

Coller un moteur V8 dans une voiture fonctionnant à l'hydrogène : concept révolutionnaire ou idée saugrenue ? Dans tous les cas, le constructeur français NAMX a fait son choix.

À l'ère de la micro-hybridation, du downsizing des moteurs et de la recherche constante du carburant à bas prix, le constructeur français NAMX nage franchement à contre-courant. Il y a un peu plus de deux ans, l'entreprise présentait le NAMX HUV, un concept de SUV/crossover fonctionnant grâce à une pile à hydrogène. Depuis, la conception a changé, et le fonctionnement à pile a été abandonné au profit… d'un moteur V8 ! Toujours à l'hydrogène, mais celui-ci brûlera directement dans le moteur au lieu de produire une réaction chimique pour propulser le véhicule. Aberrant ou audacieux ?

Un virage téméraire

Ce puissant moteur V8 est développé par Solution F (entreprise française spécialiste des systèmes de propulsion propre) qui est désormais détenue par le groupe Green Corp Konnection, un fournisseur d'équipements industriels situé à Lempdes (Puy-de-Dôme). En réalité, ce moteur existe déjà dans les entrailles de la sportive Foenix H2, une GT de compétition qui court aux 24 Heures du Mans.

Niveau puissance, le HUV sera donc tracté par une solide cavalerie de 612 chevaux. Pour aller chercher le pain, c'est largement suffisant. Initialement, NAMX tablait plutôt sur une puissance de 300 chevaux en deux roues motrices et 550 chevaux pour la version en transmission intégrale. Une splendide progression.

 Un look pas vraiment original, malgré la participation de la légendaire Pininfarina © NAMX
Un look pas vraiment original, malgré la participation de la légendaire Pininfarina © NAMX

La question qui tue : l'autonomie

Il n'y a pas que les performances qui comptent, et ceci, NAMX l'a bien compris. Au lieu de stocker l'ensemble de l'hydrogène dans un réservoir fixe, le véhicule sera alimenté par des cartouches interchangeables. Celles-ci seront remplies d'hydrogène à haute-pression, plus faciles à manipuler et à transporter. Le HUV, conçu en partenariat avec l'entreprise italienne Pininfarina, sera donc équipé d'un réservoir principal secondé par six capsules pour étendre son autonomie. Chaque capsule équivaut à 50 km, et fera alors grimper l'autonomie de base du HUV, prévue pour 500 km.

Un modèle économique plutôt novateur (comparable, dans une moindre mesure, au système Sodastream), où les utilisateurs peuvent venir échanger leurs capsules usagées dans des distributeurs automatiques. D'un point de vue infrastructurel, c'est plutôt intelligent. Le premier prototype est prévu pour entamer ses premiers tours de roues en 2024 ; reste à voir le tarif final de ce véhicule un peu particulier et sa réelle pertinence au sein du marché.