Un mannequin utilisé lors d'un crash test © Shutterstock
Un mannequin utilisé lors d'un crash test © Shutterstock

Daihatsu a reconnu avoir truqué de très nombreux crash-tests au fil des années.

En 2015, le Dieselgate, affaire durant laquelle le public apprit que Volkswagen avait truqué les tests des émissions en CO2 de ses véhicules, avait eu un retentissement mondial. L'entreprise avait profondément souffert de cette affaire, avec notamment certains de ses dirigeants condamnés à des peines de prison. Aujourd'hui, c'est au tour de la filiale de Toyota, Daihatsu, de faire face à un scandale mondial, en rapport cette fois avec ses crash-tests.

Des crash-tests fallacieux

L'histoire commence au mois d'avril dernier avec un lanceur d'alerte suspectant Daihatsu d'avoir truqué les crash-tests de six modèles parmi son offre de voitures. Un doute qui était encore loin de la réalité, puisque cette affaire concerne en fait 64 modèles, et 170 irrégularités repérées.

Le dossier est d'autant plus lourd que certains de ces essais retouchés datent des années 90, ce qui laisse à penser à un système institutionnalisé depuis déjà longtemps. Daihatsu a ainsi à de nombreuses reprises discrètement modifié les voitures passant au crash-test, et ce, afin d'assurer une bonne déformation de la voiture ou l'ouverture de l'airbag.

Un magasin Daihatsu au Japon © Wikimedia Commons
Un magasin Daihatsu au Japon © Wikimedia Commons

15 modèles suspendus en Asie

Et les conséquences se font déjà sentir pour la société qui appartient à Toyota, premier constructeur automobile au monde. La direction vient ainsi d'annoncer la suspension de la livraison de tous les véhicules neufs, alors que le ministère des Transports japonais a lancé une inspection au siège de la firme.

Au niveau international, ce sont quinze modèles dont la commercialisation est suspendue dans toute l'Asie. Pour rappel, Daihatsu n'est plus accessible sur le territoire européen depuis 2013.

Pour le patron Soichiro Okudaira, qui s'est publiquement excusé, ce scandale aurait pour cause certains traits culturels du groupe, comme la peur de l'échec, ou l'incapacité à dénoncer ce genre de faits. Il a par ailleurs pointé du doigt la pression constante imposée pour réduire les coûts et les délais.