Une action en justice de grande ampleur va être lancée par plus d'un millier de personnes contre Renault.
On a beaucoup entendu parler ces dernières années des ennuis subis par les fabricants automobiles allemands, qui avaient triché sur le niveau d'émission en CO2 de leurs véhicules. Un autre scandale pourrait toucher un autre grand nom de l'automobile, mais cette fois, de l'autre côté de la frontière.
1 789 plaignants, pour le moment
Ce n'est pas le Dieselgate, mais l'affaire pourrait faire mal à Renault. Le constructeur automobile va, en effet, faire l'objet d'une plainte collective de la part de milliers de clients, qui sera déposée le 5 juin prochain au tribunal correctionnel de Nanterre, selon leur avocat, Maître Christophe Lèguevaques.
« À ce jour, 1 789 personnes ont décidé de saisir le procureur de la République de Nanterre pour tromperie aggravée, pratiques commerciales trompeuses et mise en danger de la vie d'autrui », explique-t-il. Il accuse Renault d'avoir, durant des années, continué à vendre des moteurs souffrant d'un défaut pourtant repéré en 2015 par l'entreprise.
Ce dysfonctionnement entraînerait une surconsommation d'huile, qui irait se mélanger avec l'essence, faisant qu'au « bout de 40 à 80 000 kilomètres, une ou deux soupapes vont casser ». Derrière, le véhicule perdrait en puissance, et pourrait soudainement passer de 130 km/h à 50 à 60 km/h.
Renault se défend
Les clients qui se portent aujourd'hui devant la justice accusent ainsi Renault de tromperie. « Nous avons pu démontrer que Renault connaissait ce vice du moteur depuis 2015 et que Renault continue de nier », justifie l'avocat. Les plaignants estiment par ailleurs avoir « subi une mise en danger de la vie d'autrui ». Résultat, ils demandent l'ouverture d'une enquête pénale, une sanction pour Renault, et « une réparation pécuniaire convenable pour les personnes qui ont subi ce risque ».
Le géant français de son côté répond que le moteur incriminé, le moteur 1.2TCe, produit entre 2012 et 2016 et présent dans près de 130 000 véhicules français, n'aurait rencontré le problème en question que dans « moins de 10 % » des cas. Il ajoute par ailleurs avoir toujours examiné les demandes effectuées, informant que « 93 % des cas clients identifiés ont bénéficié d’une prise en charge ».
Source : France Info