La lune volcanique Io, survolée fin décembre à seulement 1 500 km d'altitude. © NASA / SWRI / MSSS / Jason Perry © CC NC SA
La lune volcanique Io, survolée fin décembre à seulement 1 500 km d'altitude. © NASA / SWRI / MSSS / Jason Perry © CC NC SA

Pour sa 57e orbite autour de Jupiter, la sonde Juno de la NASA s'est approchée une fois de plus de la lune Io, à une distance de seulement 1 500 kilomètres. Les images sont les plus résolues depuis celles prises par la mission Galileo, et les relevés des capteurs infrarouges vont permettre de mieux déchiffrer la lune-volcan.

De tout le Système solaire, Io est l'unique en son genre. Déjà, elle est l'une des plus imposantes, avec 3 650 km de diamètre, et son cœur rocheux en fait la plus dense. Proche satellite naturel de Jupiter, elle est soumise à de titanesques forces de marée, qui génèrent son activité volcanique impressionnante : 400 volcans environ, une surface jeune et couverte de lave, des éjections de matière jusqu'en orbite… Bref, c'est la grosse ambiance Mustafar (même s'il n'y a pas de duels au sabre laser, à priori).

Du fait de sa position très proche des nuages de Jupiter, et de l'intense activité magnétique de la géante gazeuse, Io est complexe à observer. Les meilleures images datent de plusieurs survols par la sonde Galileo, au début des années 2000, mais la sonde spatiale Juno rivalise désormais avec cette dernière. Le 30 décembre, Juno passait à 1 500km de la surface d'Io et de ses volcans. Une opportunité en or pour ses capteurs spécialisés, dont les relevés vont être étudiés par les chercheurs, mais aussi pour le grand public, qui bénéficie des photographies de la petite caméra Junocam.

Une opportunité en or

Les images d'Io sont splendides, et comme elles sont fournies en libre accès par la NASA, il est possible d'admirer différents traitements d'image (la colorisation, la bascule, le mosaïquage peuvent être interprétés différemment) de différents artistes numériques. Une chance et un véritable cadeau pour la communication sur l'exploration spatiale en ce début 2024 ! D'autant plus que le petit appareil photo Junocam doit sa présence à un intense lobbying public : la NASA envisageait au départ que la sonde Juno décolle sans un seul capteur image « classique » à bord !

Entre les clichés de l'atmosphère de Jupiter et celles de ses lunes galiléennes ces dernières années (Io, Europa, Ganymède et Callisto), c'est un régal. Junocam souffre toutefois d'un blindage électronique moindre que les autres instruments, et souffre de quelques ratés ces derniers mois (l'environnement autour de Jupiter est un challenge électromagnétique). Il faut donc en profiter tant que ça dure.

D'autres balances de couleur sur ce zoom, cette fois fourni par la NASA. La surface d'Io est unique ! © NASA / SwRI / MSSS
D'autres balances de couleur sur ce zoom, cette fois fourni par la NASA. La surface d'Io est unique ! © NASA / SwRI / MSSS

Des survols répétés

Les survols d'Io ont été progressivement de plus en plus proches depuis le printemps dernier, et c'est une excellente opportunité de recherche, pour observer l'évolution de la surface, des volcans et de leurs éruptions sur le moyen terme. Et ce n'est pas terminé ! Le prochain survol, également à 1 500 km d'altitude, aura lieu le 2 février prochain.

Ensuite, Juno s'éloignera de nouveau progressivement de la lune-volcan, jusqu'en septembre 2025. À court de carburant, la sonde (qui est sur place depuis 2016) sera ensuite désintégrée dans une dernière et fatale visite des nuages de Jupiter. D'ici là, profitons de ses photographies.

Source : 

Space.com