Le monde de la robotique est peuplé d'êtres mécaniques de forme et natures très diverse. Parmi eux se cachent des robots plutôt particuliers : ils peuvent grandir et se déplacer comme des plantes.
On connaissait ce robot qui peut marcher, rouler et voler. On connaissait bien évidemment Atlas, le petit bijou de Boston Dynamics capable de prouesses physiques surpassant une bonne majorité des humains. Plus récemment, l'Optimus Gen 2 de Tesla a fait montre également de ses talents en termes d'habileté. Le FiloBot est quant à lui capable d'imiter la croissance d'une plante pour se faufiler à peu près partout. Certes, c'est plus lent et un peu moins spectaculaire, mais d'un point de vue technique, c'est assez fascinant.
Les robots autonomes à croissance propre
Ce type de robot très particulier est inspiré des plantes grimpantes, et notamment de leurs stratégies adaptatives qui leur permettent de survivre dans des environnements irréguliers. Ces robots sont équipés d'un système intégré, une mini imprimante 3D en l'occurrence, qui leur permet de produire le matériau nécessaire pour croître progressivement. À leur extrémité, un capteur oriente leur croissance. Celui-ci est guidé par un ensemble de différents stimuli externes - ombre, lumière et gravité - que l'on peut comparer au tropisme des plantes. Le tropisme est le phénomène biologique qui permet à une plante de se développer dans une certaine direction en réponse à un stimulus environnemental.
Leurs capacités à se frayer un chemin à travers des environnements complexes est tout à fait remarquable. Ils peuvent, par exemple, s'enrouler autour de supports verticaux et réduire leurs dépenses énergétiques en créant des points d'ancrage sur leur support pour assurer leur évolution. Selon les paramètres environnementaux, ils peuvent développer une structure légère ou robuste pour évoluer de manière plus efficace.
Le FiloBot, le robot grimpant qui se faufile partout
Le FiloBot nous vient tout droit de l'Institut Italien de Technologie de Gênes. Il est capable de grandir seul grâce à sa tête, qui imprime son propre corps sous forme d'un cylindre en fondant et en extrudant du plastique. Relié à une base par un tuyau, il est approvisionné constamment en plastique et peut ainsi grandir de quelques millimètres par heure.
Emanuela Del Dottore, une roboticienne de l'institut italien, s'exprime à propos de cette innovation « nous sommes fascinés par les multiples caractéristiques différentes des plantes qui leur permettent de conquérir des environnements très difficiles et changeants ». Il est possible qu'un jour ce type de machine comme le FiloBot trouve son utilité dans des missions de recherche et de sauvetage, lors de situations d'urgence par exemple. Les séismes importants, entre autres, qui provoquent parfois des effondrements, seraient des contextes d'interventions idéales pour eux. En effet, leur croissance lente peut représenter un avantage lorsqu'il est question d'explorer des décombres instables à la recherche de victimes potentielles.
Sources : Nature, Google Scholar