La CNIL vient d'annoncer la condamnation d'Amazon à une amende de 32 millions d'euros. La firme de Jeff Bezos est accusée d'avoir porté beaucoup trop loin la surveillance de ses salariés.
Le régulateur français des données personnelles, la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés (CNIL), a déjà par le passé imposé des amendes à plusieurs entreprises pour une surveillance disproportionnée de leurs salariés. Mais les montants étaient jusqu'alors assez faibles, par rapport à ce qui vient d'être décidé dans le cas du géant américain du commerce en ligne Amazon.
Une amende de 32 millions d'euros
Alertée par un certain nombre d'enquêtes journalistiques mettant en cause le traitement par Amazon de ses employés, la CNIL a souhaité contrôler directement l'entreprise américaine. Et elle a en tiré la conclusion qu'elle effectuait une surveillance trop abusive des personnes travaillent pour elle, ce qui l'a en conséquence pousé à prononcer une amende de 32 millions d'euros.
Elle considère que « les salariés [étaient] sous une surveillance étroite pour toutes les tâches effectuées avec des scanners, [les systèmes en place] faisaient ainsi peser sur eux une pression continue. » De son côté, Amazon a exprimé son « profond désaccord avec les conclusions de la CNIL qui sont factuellement incorrectes et nous nous réservons le droit de faire appel. »
Plusieurs manquements relevés
Au-delà du suivi trop intrusif des salariés, dont l'activité et les performances étaient collectées, la CNIL aussi repéré plusieurs autres manquements. Parmi eux, le fait que la sécurité de l'accès au logiciel de vidéo surveillance n'était pas assez forte ; une mauvaise information des intérimaires sur la collecte de leurs données ; une information défaillante envers les salariés et les visiteurs extérieurs quant aux systèmes de vidéosurveillance.
L'amende qui a été décidée se fonde sur le RGPD, et correspond à 3% du chiffre d'affaires d'Amazon France Logistique. Celui-ci permet d'imposer une amende dont la limite est de 4% de ce chiffre d'affaires. Cette décision est « quasiment sans précédent » selon un propos communiqué à l'Agence France-Presse et dont Le Monde se fait l'écho.