L'UFC-Que Choisir a dévoilé jeudi une étude qui expose les pratiques inquiétantes de collecte et de partage de données en ligne. Selon l'association, un consommateur est pisté des milliers de fois pour seulement quelques sites web visités.
C'est une étude plutôt alarmante sur la collecte et le partage massif de données par les acteurs du Web que l'UFC-Que Choisir a rendu publique, ce jeudi 25 janvier. L'association de consommateurs pointe du doigt les risques de profilage des internautes, exposés à un suivi constant à des fins publicitaires intrusives. Pour contrer cette menace, l'entité exhorte à garantir un contrôle réel sur les données personnelles. Et autant dire que ce n'est pas gagné.
La surveillance en ligne expose nos vies privées pour des publicités personnalisées intrusives
Les résultats des tests menés par l'UFC-Que Choisir sont plutôt accablants. Les équipes de l'association ont consulté dix sites, ceux de 20 Minutes, Allociné, Cdiscount, Leboncoin, Le Monde, Marmiton, Météo France, Orange, Programme TV (Télé-Loisirs) et Yahoo.
Le simple fait de consulter ces sites a conduit à plus de 4 000 partages de données avec plus de 1 000 tiers. L'association a cumulé 4 332 occurrences, puisque certains tiers sont présents sur plusieurs de ces sites.
Ces tiers, souvent méconnus du grand public, opèrent en tant que fournisseurs de publicité en ligne et courtiers en données. Ils exploitent le système d'enchères en temps (RTB), une technologie aujourd'hui omniprésente, afin de créer des profils publicitaires détaillés, exposant ainsi les aspects intimes des utilisateurs, comme leurs habitudes de consommation, leur situation financière ou même leur santé mentale.
Les obstacles à l'effacement des données sont réels
Les algorithmes utilisent minutieusement les comportements de navigation pour créer des annonces profilées qui stimulent les achats impulsifs, en se basant sur les vulnérabilités, les failles psychologiques. Cette stratégie, dénoncée par l'association, favorise la surstimulation constante des consommateurs, et pousse à dépenser plus.
84 % des consommateurs s'opposent aujourd'hui au pistage de leurs comportements en ligne. Mais les entreprises, malgré cela, utilisent des pratiques jugées comme trompeuses pour obtenir leur consentement, en recourant aux dark patterns (les cases pré-cochées, etc.), ou en noyant l'utilisateur avec des conditions générales complexes.
Et si les internautes détiennent le droit de demander l'effacement de leurs données, la procédure relève hélas du chemin de croix, même si l'association se propose de vous aider. Comment peut-on régler le problème lorsque plus de la moitié des tiers qui détiennent nos données ne proposent aucun moyen de contact, ou ignorent les demandes ? L'UFC-Que Choisir en appelle à une meilleure transparence sur l'utilisation des données, pour offrir un contrôle réel de leurs datas aux consommateurs.
Source : UFC-Que Choisir