Le télescope spatial et ses 18 miroirs ont pu observer récemment un ensemble de galaxies proches pour mieux comprendre leur structure. Dans le cadre du projet PHANGS, ces photos en infrarouge ont subjugué les astrophysiciens, non seulement parce qu'elles sont belles, mais ce sont évidemment des trésors d'informations !
Le projet PHANGS est une initiative de long terme, qui mobilise plus de 150 astronomes et astrophysiciens autour du monde. L'objectif est de mieux comprendre la structure de galaxies proches, en les examinant avec un maximum d'instruments possibles. Ainsi, il s'agit d'objets connus de notre ciel, et d'autres les ont déjà photographiés, comme Hubble, mais aussi des radiotélescopes et d'autres observatoires au sol comme le VLT. La série d'observations du JWST a été publiée le 29 janvier.
La structure des galaxies en détail
Mais l'apport des capteurs du James Webb, dans l'infrarouge proche (NIRCam) et profond (MIRI) est majeur. Leurs images combinées, sur 19 galaxies en forme de spirales, ont révélé des détails très attendus sur leur structure. Notamment, la plupart montrent des pics infrarouges cohérents avec la présence de trous noirs supermassifs en leur centre.
Grâce en particulier aux photographies du James Webb, les scientifiques du projet PHANGS ont publié un catalogue de plus de 10 000 clusters d'étoiles dans ces galaxies. Dans les galaxies en spirale, les formations d'étoiles les plus anciennes sont souvent près du centre (en bleu), tandis que les importants nuages de gaz se combinent et se recombinent plus tard pour former des étoiles plus jeunes (que l'on voit en rouge), dans des structures que les astrophysiciens tentent de comprendre. Il y a des « bulles » de gaz, et des zones vides ou à la densité bien moindre... « Le nombre d'analyses qui peuvent être menées à partir de ces données est largement supérieur à ce que nos équipes peuvent produire », explique Erik Rosolowsky, professeur à l'université d'Edmonton au Canada, qui a dirigé la publication. Il s'attend à ce que d'autres chercheurs veuillent les exploiter au fil du temps, aussi les données sont ouvertes.
À vos fonds d'écrans !
Quant à nous, il nous reste à nous promener et à choisir nos fonds d'écran parmi ces images de galaxies, qui sont aussi utiles pour la recherche que pour notre émerveillement.
Le chercheur Thomas Williams, de l'Université d'Oxford, décrit justement « notre équipe est constamment débordée (dans le bon sens) par le nombre de nouveaux détails dans ces images ». Alors, promenons-nous, dans les arcs aux millions d'étoiles, dans ces ponts de gaz densifiés, dans ces amas de soleils naissants...