Si l'empreinte carbone du secteur de l'aviation civile est largement pointée du doigt, on pense plus volontiers à la consommation de kérosène des aéronefs. Cependant, les contrails, ou traînées de condensation, jouent également un rôle déterminant dans le réchauffement global.
Parfois, des solutions simples à mettre en place peuvent résoudre un problème complexe, ou tout du moins en atténuer ses effets. Nous sommes ici très loin du parasol cosmique des chercheurs israéliens. Une étude de l’Université de Technologie de Delft vient d'être publiée au sein de la revue Transportation Research Interdisciplinary Perspectives. Dirigée par Esther Roosenbrand, celle-ci suggère qu'un ajustement de l'altitude de croisière des avions de lignes pourrait avoir un effet positif sur le réchauffement climatique.
La problématique des traînées de condensation
L'Atlas international des nuages de 2017 les a baptisés « cirrus homogenitus », autrement dit, cirrus d'origine anthropique. Ces traînées de condensation ne sont pas des émissions polluantes à proprement parler. Elles se forment à haute altitude, lorsque les gaz d'échappement (eux invisibles) contenant de la vapeur d'eau rencontrent l'air ambiant froid et humide. Cette vapeur se condense et se mélange aux particules de suie résultantes de la combustion du kérosène. Résultat : un nuage artificiel se forme.
Problème : ces longues traînées blanches que l'on a tous admirées au moins une fois dans notre vie ont une vilaine tendance à piéger le rayonnement infrarouge dans l'atmosphère. Elles contribuent donc bel et bien à augmenter le réchauffement de notre planète. Selon l'étude dirigée par Roosenbrand; l'impact climatique de ces traînées peut être comparable à celui des émissions de CO2 des aéronefs.
Une solution simple
Le travail abattu par Roosenbrand et son équipe propose une solution efficace et plutôt simple à mettre en place : changer l'altitude de vol des avions dans le but d'éviter les conditions propices à la formation de ces fameuses traînées. Ainsi, une modification de 609 mètres suffirait pour la moitié des vols analysés par l'étude. Cela permettrait aux avions d'éviter les zones à risques, où l'air est à la fois très froid et saturé en humidité.
Une solution qui se distingue largement des autres, parfois fortement dépendante de développements technologiques complexes et coûteux. Celle-ci est relativement simple, même si ajuster l'altitude des couloirs aériens nécessite tout de même de considérer plusieurs facteurs importants. Cela ne se fera tout de même pas d'un claquement de doigt et impliquerait une bonne coordination internationale et une acceptation de la part des compagnies aériennes.
Sources : Trust My Science, Science Direct