Ça y est, l'Europe se met en branle afin d'accélérer l'implémentation de l'hydrogène liquide dans les aéroports pour alimenter l'aviation civile. Le projet est assez ambitieux et s'étalera sur plusieurs années.
L'hydrogène pour remplacer le kérosène des avions de lignes ne tient plus de la simple spéculation. La décarbonation de ce secteur est une priorité, et l'Europe prend les devants pour catalyser ce processus. Le projet ALRIGH2T est lancé, financé par le programme Horizon Europe à hauteur de 10 millions d'euros. L'objectif ? Faire en sorte de prouver l'efficacité des solutions d'approvisionnement en hydrogène liquide pour l'aviation dans plusieurs aéroports.
Le projet, prévu pour durer quatre ans, est piloté par l'ENEA (l'Agence italienne pour les nouvelles technologies, l'énergie et le développement économique durable) et implique la collaboration de 21 partenaires issus de sept pays de l'Union européenne et d'Israël.
Vers une aviation plus durable ?
La Salzburger Aluminium Group est une entreprise membre du consortium. Elle explique : « Le développement de solutions aéroportuaires innovantes liées à l'hydrogène liquide constitue un véritable challenge, notamment en ce qui concerne sa manutention ». Accélérer la décarbonation du secteur de l'aviation est en effet un chantier assez herculéen.
Le défi est double : s'assurer de la sécurité du ravitaillement par hydrogène liquide et développer une infrastructure aéroportuaire compatible avec les moteurs à hydrogène. Diverses techniques seront testées comme l'échange de réservoirs d'hydrogène, une solution qu'envisage l'entreprise Universal Hydrogen.
Normalisation et mise en œuvre
Le principal défi réside en la standardisation de l'ensemble des procédures de ravitaillement en hydrogène liquide et surtout leur adaptation aux contraintes spécifiques qu'imposent les aéroports. « Pour être adoptées par les aéroports, ces solutions doivent garantir l'approvisionnement continu des avions en hydrogène. Nous devons également définir de nouvelles clauses et directives de normalisation pour leur mise en œuvre et leur réplication » explique Salzburger Aluminium Group.
Milan-Malpensa et un aéroport parisien, au nom inconnu pour le moment, seront les premières infrastructures qui rentreront en phase d'essai. Cette initiative est la première du genre et pourrait bien donner le la au reste du monde si les résultats s'avèrent positifs.
Source : H2 Mobile