La start-up britannique ZeroAvia, aussi installée aux États-Unis, a prévu d'ouvrir sa ligne commerciale d'avions à hydrogène en 2024. Si tout va bien d'ici-là.
L'exploitation commerciale des airs à l'aide d'avions à hydrogène et à destination du grand public semble plus proche que jamais. La compagnie ZeroAvia a annoncé, le 27 octobre, avoir conclu un partenariat avec l'aéroport de Rotterdam La Haye (RTHA) et Royal Schiphol Group, l'exploitant des aéroports néerlandais, pour l'ouverture d'une ligne hydrogène-électrique commerciale Rotterdam-Londres en 2024. Si l'ambition et le calendrier sont posés, la route jusqu'au succès n'en demeure pas moins longue.
Convaincre de la faisabilité du vol d'un avion à hydrogène
ZeroAvia indique que les premiers vols commerciaux de passagers à zéro émission auront lieu d'ici 3 ans, grâce à une flotte d'avions Dorner de 19 places, aujourd'hui dotés de deux groupes motopropulseurs hydrogène-électrique de 600 kW. L'aéronef est actuellement en cours de développement.
Les différentes parties prenantes ont pour ambition commune de vouloir être les acteurs de la première opération commerciale aérienne internationale en matière d'hydrogène. Les discussions semblent aujourd'hui bien avancées, puisque ZeroAvia et Royal Schiphol Group affirment être en pourparlers avec un certain nombre de compagnies aériennes pour exploiter cette future ligne commerciale entre le Royaume-Uni et les Pays-Bas.
Avant de se projeter davantage, ZeroAvia et Royal Schiphol Group vont devoir prouver que l'exploitation d'une telle ligne à hydrogène est possible, tant sur le plan technique que logistique. Les deux entreprises devront tester et démontrer la faisabilité des opérations de ravitaillement de la chaîne d'approvisionnement en hydrogène, et la bonne intégration de ces dernières au sein des opérations aéroportuaires.
La dernière génération de prototype a connu de sérieux déboires
ZeroAvia et Royal Schiphol Group vont aussi devoir, d'ici 2024, s'assurer du bon cadre réglementaire de l'aviation commerciale hydrogène-électrique d'un côté, et convaincre à la fois le public et toute l'industrie aéronautique du principe du vol zéro émission propulsé par l'hydrogène de l'autre. Des missions loin d'être évidentes à ce stade.
« L'embarquement sur un vol zéro émission de Rotterdam à Londres n'est que le début de l'aviation verte, et cela ne sera possible qu'en promouvant l'innovation dans le secteur. Avec les Pays-Bas comme terrain d'essai pour l'aviation, nous renforçons notre position concurrentielle et notre base de connaissances (…) », affirme le président de l'aéroport de Rotterdam, Ron Louwerse.
Le dernier prototype de ZeroAvia à l'essai ne fut pas un franc succès. Un Piper Malibu Mirage doté d'un système de propulsion à hydrogène s'était écrasé le 29 avril dernier au nord de Londres, heureusement sans faire de blessés.
Source : ZeroAvia