Gros plan sur le logo Paris 2024, symbole des Jeux Olympiques d'été © HJBC / Shutterstock
Gros plan sur le logo Paris 2024, symbole des Jeux Olympiques d'été © HJBC / Shutterstock

Les commerçants, pour beaucoup enthousiasmés par la perspective des Jeux olympiques de Paris, sont ciblés par des escrocs. Des individus leur proposent de faux emplacements de food-truck, par e-mail ou par courrier, moyennant des milliers d'euros.

La police judiciaire lance l'alerte. Elle met en garde contre une série d'escroqueries jugées sophistiquées visant des restaurateurs et commerçants, à qui des malfrats prétendent offrir des emplacements exclusifs sur les sites des JO de Paris 2024. Découverte en fin d'année dernière, la fraude gagne en ampleur et touche des artisans de bouche installés en région parisienne, à Marseille et à Nantes. À chaque fois, ils gagnent des milliers d'euros sur le dos des commerçants.

Les autorités invitent les commerçants à bien vérifier le domaine et l'extension des e-mails reçus

Magali Caillat, sous-directrice de la lutte contre la criminalité financière (SDLCF), souligne que les premiers signalements ont été effectués en région parisienne. Pour faire tomber les commerçants dans le piège, les escrocs les contactent par e-mail mais aussi par voie postale, en utilisant des documents falsifiés, qui imitent directement les supports de communication officiels du COJOP, le comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques.

Les victimes sont à chaque fois séduites par de prétendus emplacements de vente sur les sites des JO, et sont alors incitées à verser un acompte, pouvant aller de 5 000 à 7 000 euros. Pourtant, le COJOP rappelle ne jamais lancer de démarche directe auprès des professionnels. Généralement, les candidats sont invités à répondre aux appels d'offres en passant par le portail Maximilien, qui fut créé pour faciliter l'accès des petites et moyennes entreprises aux marchés publics en rapport avec l'échéance olympique.

Le commissaire Caillat met en garde contre les domaines et extensions utilisés par les escrocs, se terminant par « @france-paris2024.org », qui est utilisé par les bandits pour piéger les cibles par e-mail. Seul l'officiel « @paris2024.org », est digne de confiance. La policière souligne aussi qu'aucun acompte n'est requis pour la location de stands officiels. La facturation se fait après l'exploitation sous forme d'une redevance basée sur le chiffre d'affaires.

L'escroquerie serait commanditée par le groupe derrière « l'arnaque au président »

Pour tenter d'endiguer le phénomène, plusieurs enquêtes ont été lancées. Des interpellations ont eu lieu, et des plaintes pénales ont notamment été déposées par Paris 2024. En région parisienne, on compte déjà une quinzaine de plaintes. Parmi les suspects interpelés, on retrouve un individu espagnol. C'est pour l'instant tout ce qui a fuité.

La commissaire pense que les commanditaires de ces escroqueries proviennent de la même communauté délinquante, d'origine franco-israélienne, qui pratique déjà la fameuse « arnaque au président », ou arnaque au faux virement dont nous vous parlions en fin d'année dernière. Elle encourage d'ailleurs les commerçants à signaler la moindre suspicion d'escroquerie à l'adresse [email protected].

Selon Magali Caillat, plusieurs dizaines de signalements ont déjà été reçus, ce qui montre bien l'importance de la collaboration entre les autorités et les entrepreneurs, pour contrer cette fraude qui n'a en revanche rien dérobé aux valeurs olympiques.