L'IA générative devrait entraîner la CNIL dans une nouvelle ère. Les députés veulent en effet faire de l'autorité administrative le futur régulateur de l'intelligence artificielle en France.
En un peu plus d'un an, les IA génératives se sont imposées comme une technologie avec laquelle il va falloir compter. Très facile d'accès, et pouvant produire de très nombreux contenus à la demande, ces IA sont à la fois une bénédiction pour les créateurs, mais aussi pour tous ceux qui souhaitent porter atteinte à d'autres personnes, comme l'a encore montré le scandale des deepfakes de Taylor Swift. Alors, il semble nécessaire de rapidement mettre en place un gendarme. Et ce pourrait être la CNIL !
La CNIL à l'heure de l'IA
Le premier rapport parlementaire consacré à l'intelligence artificielle a été présenté ce mercredi 14 février à la commission des lois de l'Assemblée nationale. Porté par le député RN Stéphane Rambaud et le député Horizons Philippe Pradal, il comprend au total 33 propositions pour encadrer ce nouveau secteur d'activité.
Et l'une des principales est de « transformer la CNIL en une haute autorité en charge de la protection des données et du contrôle de l'intelligence artificielle. » Une mue qui demandera de changer en profondeur l'autorité administrative, qui se verrait alors à l'avenir « dotée d'un grand nombre d'experts et techniciens en mesure de contrôler des algorithmes complexes. »
L'IA générative déjà prise en compte depuis un an
Cette proposition ne tombe pas de nulle part. La CNIL a en effet très vite pris en compte les changements qu'un ChatGPT allait apporter à la vie publique, et a d'abord créé en janvier 2023 un service dédié à l'IA avant de présenter en mai un plan d'action. Une initiative louable selon les auteurs du rapport, mais qui serait loin d'être suffisante.
« Les acteurs économiques du secteur semblent (…) partager le sentiment selon lequel la CNIL ne dispose pas des moyens suffisants pour contrôler efficacement ce nouveau secteur » ont-ils ainsi expliqué. De quoi exiger un meilleur « armement » de la CNIL à l'avenir ?
Source : Le Monde