Les représentants d'Amazon ne font pas preuve d'assiduité lorsqu'il est question de se réunir au Parlement européen avec les députés. Face à ces absences répétées, l'entreprise s'est vue interdire l'accès aux bâtiments de l'institution.
Après sa demande de recours face à son amende record, les relations entre l'UE et Amazon se tendent un peu plus. Le Parlement européen a décidé de retirer les badges d'accès de longue durée aux représentants d'Amazon. À plusieurs reprises, ces derniers ne se sont pas présentés à des réunions sollicitées par les députés. La décision vient d'être confirmée par le service de presse du Parlement et agrandit un peu plus la fracture entre les deux entités.
Une décision radicale
Ce sont les questeurs (en charge des questions administratives du Parlement) qui ont décidé du retrait des badges. Cette décision s'est effectuée sur demande du Comité de l'emploi et des affaires sociales (EMPL), un organe permanent, dirigé par Alessandro Chiocchetti, le secrétaire général. Cette mesure ne tombe pas du ciel, et est en réalité une réponse assez radicale face à une série de refus de l'entreprise d'assister à des réunions de premier ordre. Particulièrement celles qui concernent les conditions de travail de ses employés.
Le président de l'EMPL, Dragos Pîslaru, a exprimé son mécontentement dans une lettre adressée à Roberta Metsola, présidente du Parlement européen depuis 2022. C'est à cette occasion qu'il a demandé le retrait des badges en pointant du doigt le comportement de la société. Pîslaru a indiqué : « Face au refus récurrent d'Amazon de se présenter aux auditions de l'EMPL, nous demandons l'adoption de mesures adéquates pour révoquer les badges d'accès aux locaux du Parlement européen des représentants d'Amazon enregistrés ». Coup dur pour Amazon.
La réaction d'Amazon
Cette décision n'a évidemment pas plus au ténor de l'e-commerce, qui n'a pas manqué d'exprimer sa déception. Un porte-parole de l'entreprise a déclaré auprès du site d'information Euractiv : « Cette décision nous déçoit profondément, car notre volonté est de collaborer de manière constructive avec les décideurs politiques. […] Notre engagement persiste malgré cette décision ». De son point de vue, cette décision semble injustifiée et ne reflète pas vraiment la réalité : « Amazon prend régulièrement part aux activités organisées par le Parlement européen et d'autres institutions de l'UE, y compris les auditions parlementaires, et nous restons déterminés à participer à un dialogue équilibré et constructif sur les sujets impactant les citoyens européens ». Le droit des travailleurs reste encore un sujet sensible pour l'entreprise américaine, aucun doute là dessus.
La lettre à destination de Metsola mentionnait plusieurs incidents, témoins d'un dialogue de plus en plus tendu entre Amazon et le Parlement. Les absences aux réunions n'étaient pas le seul problème invoqué. En effet, celle-ci relatait également le fait que l'entreprise a refusé la visite de plusieurs de ses installations (Allemagne, Pologne) par des députés. Si Amazon souhaite réellement ouvrir un dialogue constructif avec l'UE, une première étape importante serait de faire preuve de plus de transparence auprès des institutions européennes. La balle est désormais dans son camp.
Source : Euractiv