© Alexandre Boero pour Clubic
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Le ministère du Travail indique avoir reçu une demande du e-commerçant la semaine dernière, et l'a refusée. Le bras de fer continue entre la firme et l'administration.

Les temps sont durs pour Amazon France, dont les entrepôts sont à l'arrêt depuis près de trois semaines désormais. Ce lundi, l'AFP a appris, via un courrier, que la firme américaine a déposé, jeudi 30 avril, une demande pour mettre en place des mesures de chômage partiel pour les salariés de ses six centres de distribution français, dont l'activité reste suspendue. Mais le ministère du Travail, saisi de cette requête, a purement et simplement refusé la demande d'Amazon, sans livrer de grandes explications.

10 000 salariés potentiellement concernés par le chômage partiel

À l'arrêt depuis le 16 avril, les employés d'Amazon France rattachés aux différents entrepôts hexagonaux de la firme restent dans l'attente de pouvoir reprendre leur activité. La demande de chômage partiel déposée par le géant du e-commerce concerne environ 10 000 personnes.

Amazon n'a pas manqué de rappeler que l'arrêt rendu par la cour d'appel de Versailles le 24 avril a et a eu un impact important sur son activité en France, en ce qu'il a poussé l'entreprise à maintenir ses centres de distribution portes closes. Celle-ci ne souhaitait pas cumuler les amendes de 100 000 euros pouvant être prononcées sous astreinte pour chaque infraction ou manquement constaté à l'arrêt, qui impose à l'entreprise de procéder à une évaluation des risques liés au Covid-19 et délimite les commandes pouvant être traitées.

« Un taux infime de traitement accidentel de produits non-autorisés, de l'ordre de 0,1 %, pourrait entraîner une pénalité de plus d'un milliard d'euros par semaine » expliquait Amazon il y a quelques jours.

Une démarche jugée « indécente » par les syndicats

Alors que les entrepôts d'Amazon France sont fermés jusqu'au 5 mai inclus, avec une probable reconduction, le maintien de cette fermeture, la demande de chômage partiel et son refus ont provoqué la grogne des syndicats, parmi lesquels la CGT, la CFDT et SUD, qui militent pour une reprise progressive de l'activité auprès de la direction.

Pour les syndicats, la demande et son refus constituent une démarche « proprement indécente ». Selon eux, le dispositif de chômage partiel a été mis en place pour soutenir les salariés issus d'entreprises dont l'activité ne peut pas se poursuivre durant la crise, comme la restauration ou les commerces non essentiels. « Plus encore, Amazon a fait le choix de fermer temporairement ses entrepôts depuis le 16 avril, tout en poursuivant son activité depuis ceux européens, pour mieux se soustraire à deux décisions de justice successives ! » ont-ils réagi. L'association écologique Les Amis de la Terre, pour sa part, « désapprouve » clairement la décision du ministère du Travail.

Source : Le Monde