Le DSA, la petite épine dans le pied du géant du e-commerce  © Khomulo Anna/ Shutterstock
Le DSA, la petite épine dans le pied du géant du e-commerce © Khomulo Anna/ Shutterstock

L'UE intensifie sa surveillance des géants de la tech. Cette dernière exige d'Amazon des réponses précises concernant ses systèmes de recommandation et sa bibliothèque publicitaire.

La Commission européenne a engagé une investigation approfondie concernant Amazon. Cette initiative s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Digital Services Act (DSA), une réglementation récemment promulguée visant à encadrer les activités des mastodontes du numérique. Facebook, Google, X.com, tout le monde passe sous l'œil des autorités, y compris des entreprises plus douteuses comme Temu et Shein.

Amazon, catégorisée comme une « très grande plateforme en ligne » (VLOP), se voit désormais dans l'obligation de fournir des éclaircissements détaillés sur ses mécanismes de recommandation ainsi que sur sa bibliothèque publicitaire. Ces informations devront être communiquées aux autorités compétentes d'ici le 26 juillet 2024. Ce ne sera pas la première fois qu'Amazon est visée par une enquête dans le cadre du DSA.

Les dessous des recommandations d'Amazon

Les instances européennes requièrent d'Amazon des informations précises sur ses algorithmes et processus internes régissant ses systèmes de recommandation. Bruxelles cherche à appréhender la conformité de ces systèmes aux exigences de transparence édictées par le DSA. Cette démarche englobe une explicitation détaillée des paramètres d'entrée, des attributs, des signaux et des métadonnées mobilisés pour personnaliser les recommandations, ainsi que des options mises à la disposition des utilisateurs pour décliner le profilage. L'objectif de la Commission est de garantir aux usagers une compréhension limpide et un contrôle effectif sur l'utilisation de leurs données dans le cadre des recommandations de produits.

Cette initiative fait suite à des inquiétudes grandissantes quant à l'opacité des systèmes automatisés déployés par les géants du numérique. L'équité et la transparence sont désormais des impératifs pour les autorités européennes, soucieuses de consolider la confiance des consommateurs envers les services en ligne.

 La Commission européenne veille au grain © Fabrizio Maffei / Shutterstock
La Commission européenne veille au grain © Fabrizio Maffei / Shutterstock

La bibliothèque publicitaire sous le microscope

L'exécutif européen scrute également la bibliothèque publicitaire d'Amazon, réclamant des précisions sur sa conception, son élaboration, son implémentation, ses phases de test et sa maintenance. Bruxelles a sollicité des documents relatifs à l'évaluation des risques inhérents, afin de s'assurer de la conformité des pratiques publicitaires du géant américain aux nouvelles directives de transparence et de sécurité énoncées par le DSA.

Cette exigence fait suite à une décision de justice récente qui a débouté Amazon dans sa tentative de surseoir à l'obligation de rendre sa bibliothèque publicitaire accessible au public. La Commission entend vérifier que chaque annonce diffusée sur la plateforme est dûment répertoriée et évaluée, dans l'optique de minimiser les risques pour les utilisateurs.

En cas de manquement à ces obligations ou de transmission d'informations lacunaires ou fallacieuses, Amazon s'expose à des sanctions, pouvant inclure des amendes importantes. Plus que vingt jours pour se mettre à l'heure, le chronomètre est lancé !