En utilisant des modèles d'intelligence artificielle, des scientifiques ont fait le constat que les Alpes pourraient perdre jusqu'à 65% de leur volume glaciaire, d'ici 2050. Une fonte évidemment alarmante.
D'ici 25 ans, les Alpes risquent de perdre jusqu'à 34% de leur volume glaciaire dans le meilleur des cas, et ce même si le réchauffement climatique s'arrêtait brusquement. C'est ce qui ressort de l'étude réalisée par des chercheurs des universités de Grenoble, Zurich et Lausanne, qui ont fait appel à des modèles informatiques novateurs intégrant l'apprentissage automatique (machine learning), pour mettre en lumière une fonte qui semble inéluctable.
Une fonte glaciaire limitée à 34% d'ici 2050 dans les Alpes… dans le meilleur des cas
La collaboration entre universitaires a donné naissance à un modèle prédictif tristement novateur, qui utilise de l'intelligence artificielle, des algorithmes d'apprentissage automatique, et des données climatiques remontant jusqu'en 2022. L'outil a révélé une inquiétante persistance de la fonte glaciaire.
Imaginez que même en cas d'arrêt immédiat des émissions de gaz à effet de serre, les Alpes pourraient encore perdre 34% de leur volume glaciaire d'ici 2050. L'étude publiée dans la revue scientifique Geophysical Research Letters adopte plutôt une perspective à court terme, accentuant de fait l'impact imminent sur notre génération.
Elle pose des questions cruciales sur les réserves en eau, sur les infrastructures et, par extension, sur l'environnement des Alpes. Les chercheurs suggèrent que des changements drastiques sont nécessaires pour éviter une disparition catastrophique, d'autant plus qu'il existe un scénario plus pessimiste, et surtout, plus réaliste.
28 février 2024 à 15h20
Une perte de volume glaciaire qui attendrait 65% si rien ne bouge
L'étude a donc demandé aux modèles de simuler la perte de volume au regard des observations des années les plus récentes (2010-2022). Et celle-ci grimpe à 65%, toujours d'ici 2050. La perte de glace devrait d'ailleurs être plus forte à basse altitude. Même plus grande et à plus haute altitude, notre Mer de Glace française (environ 1 500 m), dans le massif du Mont-Blanc, pourrait voir son volume fondre de moitié d'ici 2050.
Les chercheurs ont aussi utilisé l'intelligence artificielle pour affiner les modèles de prévision et intégrer des concepts physiques complexes qui en améliorent la précision et l'efficacité. Cette approche plutôt innovante est censée permettre de mieux anticiper les évolutions futures du climat et de la fonte glaciaire, avec des données générées qui pourraient être cruciales pour guider les décisions politiques et environnementales à venir.
L'étude nous confronte à une réalité implacable : même si le réchauffement climatique s'arrêtait aujourd'hui, les glaciers alpins sont déjà engagés dans une trajectoire irréversible de perte significative. Les conséquences pourraient être dévastatrices, notamment pour nos réserves en eau, et il est difficile de dire aujourd'hui s'il est possible, non pas de stopper le phénomène, mais au moins de le ralentir.
Sources : Techno-Science, Geophysical Research Letters