Ce mardi 23 mai 2023, le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, a officiellement ouvert la consultation publique pour le projet de Trajectoire de réchauffement de référence pour l'adaptation au réchauffement climatique (TRACC).
Parmi les scénarios envisagés (dont celui de parvenir à respecter l'Accord de Paris), le plus pessimiste – avec un réchauffement pouvant atteindre +4 degrés par rapport à l'ère préindustrielle – est également pris en compte par le ministère de la Transition écologique.
« Faisons vite, ça chauffe ! »
Si la Tech a bien son rôle à jouer pour limiter l'impact des émissions de gaz à effet de serre humaines sur le réchauffement climatique (avec son lot de polémiques cependant), le ministère de la Transition écologique tente, de son côté, d'anticiper au mieux les différents scénarios d'avenir possibles d'ici la fin du siècle actuel. Si le respect de l'Accord de Paris, avec « seulement » 1,5 degré de plus par rapport aux températures moyennes de l'ère préindustrielle d'ici à 2100, reste possible et la priorité du Gouvernement, il prend du plomb dans l'aile.
C'est dans cette perspective que Christophe Béchu a annoncé dimanche 21 avril 2023, dans une interview accordée à nos confrères du Journal du Dimanche, la tenue, à partir de ce mardi 23 mai 2023, d'une consultation publique pour le prochain projet de la TRACC. Elle a pour but de « mettre en concertation et permettre à chaque acteur – collectivités territoriales, entreprises, administrations, particuliers – de s’en saisir et de participer au débat », selon les mots du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.
Si le ministère s'agite à ce point, c'est parce que l'année 2022 a tout simplement été l'année la plus chaude depuis le début des relevés météo (1900) et que les températures annuelles moyennes ont été supérieures de 3 degrés par rapport à celles de la période 1901-1930 en France. Le gouvernement se base ainsi sur quatre scénarios principaux, avec les principaux effets visibles dans l'infographie ci-dessus.
« Notre maison brûle… » mais il est encore temps de ne pas regarder ailleurs
Sans grande surprise, plus la température moyenne augmente, plus les phénomènes extrêmes s'amplifient. S'il ne s'agit pas de céder à l'alarmisme, le ministère de la Transition écologique fait en sorte de trouver des solutions au pire scénario envisagé dans le 6e rapport du GIEC, à savoir une augmentation de la température moyenne, en 2100, de 4 degrés par rapport à l'ère préindustrielle. La dynamique actuelle autour des émissions de gaz à effet de serre, en hausse à l'international, mais en baisse en France (-10 % depuis 2017), invite à la prudence.
L'infographie ci-dessus permet d'avoir un aperçu des fourchettes basse, moyenne et haute en respectant l'Accord de Paris (les 3 cartes du haut) ou du scénario le plus pessimiste (les 3 cartes du bas). Avec +4 degrés d'augmentation, les glaciers français disparaitraient dans leur intégralité ; les reliefs étant les plus durement touchés. On compterait en moyenne plus de 50 nuits tropicales par an dans le Sud-Ouest, le Sud-Est et la vallée du Rhône, tandis que la partie nord de la France serait la plus touchée par des phénomènes de forts cumuls de précipitations dans un temps restreint (orage). Au-delà de l'Hexagone, les différences seraient également marquées, avec un maximum pour la Guyane.
Davantage de cartes sur le sujet, comme les détails de la mise en place de cette consultation sont disponibles dans la TRACC, en lien dans les sources de cet article ci-dessous.