Glacier Groenland

La fonte des glaces a atteint un nouveau record en 2019, annoncent des
scientifiques dans
une étude parue dans la revue scientifique Nature ce jeudi 20 août.

Les résultats sont pour le moins alarmants : la neige qui reconstituait chaque année la calotte glaciaire ne comble plus les pertes. Même si les émissions de gaz à effet de serre disparaissaient aujourd'hui, le résultat semble inéluctable, avertissent les scientifiques.

Des chiffres ahurissants

Le chiffre est si colossal qu'il est impossible de le visualiser. L'étude, publiée ce jeudi 20 août dans Communications Earth and Environment, une émanation de la célèbre revue Nature, révèle que la calotte glaciaire du Groenland a perdu 532 milliards de tonnes en 2019, dont 223 milliards de tonnes au cours du mois de juillet seulement.

C'est deux fois la moyenne annuelle relevée depuis 2003. Le précédent
record était détenu par l'année 2012, où la perte nette était d'environ 460 milliards de tonnes.

Cette fonte équivaut à trois millions de tonnes d'eau par jour déversés
dans la mer, soit le contenu de six piscines olympiques par secondes,
précise l'AFP. Ce fut, l'année dernière, la plus importante source d'élévation du niveau des mers avec 1,4 millimètres à l'échelle de la planète. Si l'ensemble de la glace du Groenland venait à fondre, le niveau de la mer augmenterait de 7,5 mètres, note le New York Times.

Le ratio chute de neige/fonte des glaces perturbé

Au-delà des chiffres, comment analyser ces résultats ? Les scientifiques, issus de différentes universités dans le monde (Colombus et Irvine aux Etats-Unis ou Utrecht et Delf au Pays-Bas), expliquent s'être appuyés sur les données de deux satellites pour mesurer la masse de la calotte glaciaire et ses mouvements.

Les données analysées reprennent un laps de temps d'une trentaine
d'années. Depuis les années 2000, le rétrécissement de la calotte glaciaire est supérieur aux quantités de neige qui tombent pour la reconstituer. Et s'accélère, avec la neige superficielle qui fond plus rapidement, s'écoulant vers la base du glacier où elle a alors un effet lubrifiant de la calotte vers l'eau, de plus en plus chaude.

Les scientifiques notent toutefois qu'entre 2017 et 2018, la fonte des
glaces avait perdu en intensité, grâce à des étés plus froid avec des vents venus du Nord. En 2019, cet effet s'est inversé avec des vents venus des États-Unis et du Canada, qui ont entraîné des courants plus chaud et limités l'apparition de chute de neige. Un phénomène similaire s'était produit en 2012.