© Willian Justen de Vasconcellos / Unsplash
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Une nouvelle étude révèle que nos émissions de gaz à effet de serre ont un impact plus important sur le réchauffement climatique que le prédisait le GIEC.

Ce n'est plus une surprise pour personne, du moins en dehors des recoins obscurs de certains réseaux sociaux : la banquise fond. Pendant des décennies, l'Arctique a servi d'exemple pour illustrer notre impact sur le climat terrestre. Et plus elle disparaît, plus la communauté scientifique exhorte les sociétés à faire plus d'efforts.

L'humanité est responsable de la quasi-totalité de la fonte des glaces

Une étude récente, dirigée par Seung-Ki Min, de l'université de Pohang, en Corée du Sud, a établi de nouvelles estimations de la fonte de la glace de mer arctique, sur la base de nouvelles données. Les résultats de son équipe ajoutent une couche supplémentaire à un alarmisme général : la banquise fond beaucoup plus vite qu'on ne le craignait.

En effet, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) avait prédit que la région perdrait sa glace d'été d'ici aux années 2040. Cette nouvelle étude est encore plus pessimiste, puisqu'elle affirme que cela pourrait se produire dix ans plus tôt. Il s'agit d'un repère intéressant, car c'est à la fin de cette saison que la banquise atteint son minimum annuel.

Pour parvenir à cette conclusion, l'équipe de Min a d'abord examiné l'impact de l'augmentation des gaz à effet de serre sur la fonte des glaces par rapport à d'autres facteurs naturels. Selon les chercheurs, l'humanité en est responsable à hauteur de 90 %. Le reste serait imputable aux variations de l'intensité solaire ou aux éruptions volcaniques, par exemple.

© Chris Gallagher / Unsplash
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« Nous sommes en train de perdre le contrôle de la banquise »

Un impact humain aussi important sur la fonte des glaces signifie que les efforts requis pour ralentir suffisamment le réchauffement climatique ont peut-être été sous-estimés jusqu'à présent. Pour Min, « nous devons réduire les émissions de CO₂ de manière plus ambitieuse et nous préparer à nous adapter à ce réchauffement plus rapide de l'Arctique ». En effet, son étude établit que, même si la hausse de la température globale est limitée à 2 °C, la glace d'été aura tout de même disparu d'ici à 2050.

Et le chercheur de rappeler les effets que cela aura sur notre climat : « une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes que nous connaissons actuellement, tels que les vagues de chaleur, les incendies de forêt et les inondations ». En effet, la fonte des glaces entraîne des modifications du jet stream qui traverse l'hémisphère nord, un courant d'air rapide qui participe à réguler le climat en Amérique du Nord, en Europe et en Asie.

Mark Serreze, directeur du National Snow and Ice Data Center de l'université du Colorado, résume plutôt bien la situation : « Le message clé est que nous sommes en train de perdre le contrôle de la banquise ». D'autant que, plus l’océan est exposé, plus il absorbe la chaleur, entraînant ainsi un cercle vicieux qui sera toujours plus difficile et long à inverser, voire arrêter.

Bien sûr, il ne s'agit pas de renoncer à la transition énergétique, qui évolue rapidement, car un réchauffement global au-dessus de 2 °C pourrait avoir des conséquences bien plus désastreuses. Cependant, 2030 arrive dans moins de dix ans, et à l'échelle de notre société, cela veut dire... demain.

Source : The Guardian