Les objets connectés sont de plus en plus communs, tout comme la cybercriminalité. Alors, pour repérer facilement les entreprises qui jouent le jeu de la sécurité, rien de tel qu'un nouveau standard.

Des fours qui se lancent de leur propre chef, des caméras de surveillance qui vous surveillent à votre insu ou des aspirateurs robots qui se mettent en marche en dehors de leur programme. Non, il ne s'agit pas d'un passage d'un épisode de Spirou ou de Black Mirror, mais d'un risque réel pour des millions d'utilisateurs.

En effet, chaque appareil connecté dans votre maison est un point d'ancrage supplémentaire pour les acteurs malveillants. Mais, pas de panique, une nouvelle norme devrait vous permettre de dormir sur vos deux oreilles, et ce, d'ici à la fin de l'année.

Un cahier des charges pour guider l'achat des consommateurs

Nous n'y prêtons plus trop attention, mais nos appareils électroniques sont couverts de logos de divers standards et autres normes, généralement sur leur emballage, mais également sur eux-mêmes. Si certains diront que ce n'est que le résultat d'une administration complexe et laborieuse, ce sont surtout d'excellents outils pour permettre aux consommateurs de savoir ce qu'ils achètent.

C'est ce que la Connectivity Standards Alliance (CSA) souhaite apporter au niveau de la cybersécurité des objets connectés. Soutenue par plus de 200 entreprises, dont Google, Amazon, Signify et Arm, l'organisation vient d'annoncer la mise en place de la norme Product Security Verified (PSV) dans sa première version.

Les fabricants souhaitant s'y conformer devront répondre à un cahier des charges précis et soumettre leurs produits à un laboratoire agréé. La CSA exige, entre autres, que les données sensibles des appareils soient sécurisées, que des mises à jour de sécurité soient déployées tout au long de leur support, ou encore qu'ils ne possèdent pas de mots de passe codés en dur. La liste devrait s'allonger au fil du temps, de sorte que la norme évoluera avec l'apparition des futures études du groupe de travail qui en est à l'origine, mais également avec l'apparition de nouvelles menaces.

Ce monsieur a-t-il pu vérifier que ses objets connectés sont sécurisés ? © Gorodenkoff / Shutterstock
Ce monsieur a-t-il pu vérifier que ses objets connectés sont sécurisés ? © Gorodenkoff / Shutterstock

« Les recherches montrent continuellement que les consommateurs considèrent la sécurité comme un facteur d'achat important », explique Eugene Liderman, directeur de la stratégie de sécurité mobile chez Google, à The Verge. « Des programmes comme celui-ci leur donneront un indicateur simple et facilement identifiable à rechercher. »

Une certification sérieuse, mais encore perfectible

Pour éviter les fraudes, un code QR permettra « aux consommateurs d'accéder à plus d'informations sur les caractéristiques de sécurité de l'appareil », explique la CSA dans un communiqué de presse. En outre, l'organisation mettra à disposition une base de données contenant les produits qu'elle a certifiés, et la rendra accessible aux services de domotique tels que Google Home, leur permettant d'afficher des informations sur la cybersécurité lors de l'installation d'un nouvel objet connecté.

Chaque produit certifié devra subir une nouvelle batterie de tests au bout de trois ans, afin que la norme PSV corresponde le plus possible aux spécifications actuelles de la CSA. Toutefois, selon Tobin Richardson, directeur général de l'organisation, les entreprises restent gagnantes. Cette certification est en passe d'être reconnue au niveau mondial, ce qui simplifiera la mise en conformité avec les réglementations de plusieurs pays en une seule étape. En effet, il s'agit d'un savant mélange de normes de sécurité établies par différents gouvernements à travers le monde. Et, si seul Singapour l'a officiellement reconnue pour le moment, les États-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni devraient lui emboîter le pas.

Selon Steve Hanna, chercheur en cybersécurité qui a présidé le groupe de travail à l'origine de la PSV, celle-ci est loin d'être parfaite, et il souhaiterait y incorporer d'autres éléments. Toutefois, « C'est un grand pas en avant que d'avoir une certification de sécurité mondiale », déclare-t-il. « C'est tellement mieux que de ne pas l'avoir. » Pour sa part, Liderman insiste sur le fait que cette norme ne garantit pas qu'un appareil soit exempt de vulnérabilités.

Les produits déjà présents sur le marché pourront passer la batterie de tests de la CSA et obtenir sa certification. Selon Richardson, les ampoules, les interrupteurs, les thermostats ou encore les caméras de surveillances déjà présentes dans votre maison pourraient être certifiées PSV d'ici à la fin de l'année.

Source : The Verge