Dans son dernier observatoire des métiers de la cybersécurité, l'ANSSI a dévoilé lundi trois mesures pour combler la pénurie de talents en France. L'agence veut endiguer la crise de ce secteur stratégique.
Pour la troisième année consécutive, l'Agence nationale de la Sécurité des Systèmes d'information (ANSSI) a publié, lundi 25 mars 2024, les résultats de son enquête sur l'attractivité et la représentation des métiers de la cybersécurité. Menée en collaboration avec la DGEFP et l'AFPAA, l'étude met en lumière trois leviers fondamentaux qui pourraient aider à surmonter la pénurie de talents dans le secteur de la cybersécurité.
Les professionnels de la cybersécurité veulent véhiculer une meilleure image du secteur, pour attirer les talents
L'ANSSI a d'abord commencé par le constat d'une méconnaissance significative de la réalité du terrain chez les jeunes en formation, moins nombreux que les professionnels à considérer comme importante la nécessité d'un fort relationnel dans les métiers de la cybersécurité. Alors pour attirer davantage de talents, les experts ayant contribué à l'étude recommandent une meilleure communication sur la filière.
La filière de la sécurité informatique est justement souvent perçue comme technique et élitiste ce qui, il faut l'avouer, limite l'accessibilité à certains profils. Pour remédier à cela, les professionnels du privé plaident en faveur d'une diversification des parcours et d'une meilleure lisibilité des opportunités de carrière.
Parmi les personnes interrogées par l'ANSSI, celles exerçant dans le secteur public mettent en avant le manque de parcours d'expertise « cybersécurité » du côté de la fonction publique. Tous s'accordent à dire que des progrès sont possibles en encourageant le développement de formations spécialisées dès le lycée et la reconnaissance des compétences acquises en dehors des cursus traditionnels.
25 mars 2024 à 07h39
Les conditions de travail et la rémunération ne doivent pas être négligées, même dans le secteur public
Il y a donc une image du secteur à travailler, une filière à mieux structurer selon les professionnels, et il y a aussi la question des conditions de travail, qui selon eux doivent être améliorées. Pour les experts de la cyber, elles jouent un rôle crucial dans l'attraction et la rétention des talents dans le secteur.
Un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée, et une reconnaissance sociale accrue des métiers de la cybersécurité, apparaissent nécessaires pour fidéliser les professionnels du secteur. Des efforts doivent aussi être déployés pour harmoniser les rémunérations et les avantages entre le secteur public et privé. Il ne faut pas négliger le levier de la rémunération, surtout dans le secteur public.
Les métiers ne sont également pas tous logés à la même enseigne. Des activités comme ceux du conseil permettent « une meilleure balance que d'autres », nous dit l'ANSSI, citant les exemples de la gestion et sécurité de projets. Endiguer la pénurie de talents est un immense défi. Mais il permettra peut-être d'aider toute la communauté cyber à se relever, pour assurer la sécurité des systèmes d'information, et protéger les données sensibles des Français et des entreprises.
21 novembre 2024 à 11h06