Plus de la moitié des PME françaises négligent les principaux risques cyber dans leur formation à la sécurité informatique, selon la dernière étude menée par Sharp Europe. Une cruelle statistique, qui révèle les lacunes de milliers de professionnels.
N'importe quel professionnel de la cybersécurité vous le dira : la priorité aujourd'hui, c'est la sensibilisation. Pourtant, seules 42 % des petites et moyennes entreprises françaises considèrent l'erreur humaine comme prédominante en matière de sécurité informatique. La dernière étude de Sharp Europe, publiée ce lundi 11 décembre, pointe du doigt les formations en technologies de formation, qui n'insistent pas suffisamment sur certains points faibles des entreprises et des humains qui y travaillent.
Les formations en cybersécurité des PME sont bourrées de carences
Au terme de l'enquête menée par Sharp Europe auprès de 5 770 professionnels responsables des achats des technologies de l'information dans les PME françaises et européennes, on apprend qu'un tiers (28 %) des PME tricolores sont davantage préoccupées qu'avant par les risques de sécurité informatique, du fait du manque de formation des employés.
L'étude souligne que les formations ne couvrent justement pas de façon idéale les menaces courantes, comme le hameçonnage (phishing), les attaques de virus, celles par mot de passe, et la perte des données, qui ont chacune touché jusqu'à une PME française sur trois. Seuls quatre programmes de formation à la sécurité sur dix couvrent des thématiques comme le téléchargement de fichiers, les mots de passe, le traitement des données ou la connexion à un réseau sécurisé, sans parler de la déconnexion.
La directrice marketing et communication de Sharp Business Systems France, Magali Moreau, souligne ainsi l'importance de « créer une culture de la sécurité en ligne couvrant tous les employés, et pas seulement l'équipe informatique et les cadres supérieurs ». La dirigeante met en garde contre « les points noirs » de la formation, qui pourraient coûter cher aux entreprises, en particulier face à l'augmentation des attaques de phishing basées sur l'intelligence artificielle.
Une insuffisance des connaissances des technologies de l'information, à laquelle les entreprises doivent remédier
Malgré le passage massif au travail hybride (présentiel et distanciel), seules 40 % des entreprises françaises ont renforcé la formation à la sécurité informatique. 36 % des PME ne couvrent d'ailleurs toujours pas le travail hybride dans leurs programmes de sensibilisation et de formation. Voilà qui souligne la nécessité urgente d'adapter les contenus pédagogiques à cette nouvelle réalité professionnelle.
L'étude ne s'arrête pas là, puisqu'on apprend aussi que 29 % des responsables de l'information des PME hexagonales sont convaincus d'avoir une connaissance adéquate des technologies de l'information. C'est peu, très peu même. Et cela montre bien, encore une fois, la nécessité de renforcer la formation continue pour maintenir ou du moins atteindre un niveau de sécurité adéquat dans les entreprises.
L'écart croissant, il faut le dire, entre les préoccupations en matière de sécurité informatique et la formation réelle expose les PME françaises à des risques accrus. La cybersécurité doit être abordée de manière holistique, intégrant une formation régulière pour tous les employés afin de contrer efficacement les menaces émergentes. Alors au travail !